On n?a pas encore termin? avec les cons?quences de l?affaire du diplomate alg?rien Hasseni, ayant pris en otages les relations alg?ro-fran?aises d?j? lourdes du poids du pass? colonial, qu?une autre affaire aux relents politiques vient s?incruster dans l?histoire houleuse des deux pays? Il s?agit de l?affaire Safia Scharbook. Une autre histoire ayant le m?me aboutissement, et qui va probablement se clore, comme la premi?re, dans les tubes de tests ADN, apr?s un acharnement judiciaire. Dans une conf?rence de presse, tenue hier au centre de presse El Moudjahid, l?avocate Fatima Zohra Benbraham nous ram?ne en arri?re, ? la premi?re rencontre, au d?but de l??t? 2001, de feue Mme Belhocine Khadidja Farah, une Oranaise du quartier Gambetta, avec un Fran?ais pied-noir du nom de Jack Scharbook. Ce dernier, directeur commercial de Renault-v?hicules industriels, d?une cinquantaine d?ann?es exer?ant ? Arzew, re?oit au niveau de son agence la jeune femme qui vient de divorcer de son mari quelques jours auparavant, et qui est ? la recherche d?un travail. C?est pour cela qu?elle lui fera part d?une demande d?un camion frigorifique dans le cadre de l?ANSEJ. Du coup, l?histoire prend une autre tournure. La femme enceinte, ne sachant ? quel saint se vouer, accepte la proposition de Scharbook, l?invitant gentiment ? partir avec lui en France, pour y faire na?tre l?enfant qu?elle porte et lui obtenir ainsi des papiers de r?sidence. Une bien mielleuse proposition pour une belle jeune femme qui ne se soucie que de son avenir, selon l?avocate. Le premier pas franchi, le directeur, ? la naissance du b?b?, l?inscrit en son nom, sans, semble-t-il, le consentement de la jeune maman, qui a alors saisi le maire et le procureur de la Seyne-sur-mer, dans le Var. Mais en vain. C?est de l? qu?aurait commenc? la v?ritable cabale judiciaire. Dans la petite projection diffus?e ? l?occasion, Jack Scharbook soutient mordicus qu?il s?est mari? avec la jeune femme officiellement et que ce sont les autres qui cherchent ? lui nuire afin de lui enlever l?enfant. Ce que r?cuse en gros Me Benbraham, en compagnie de l?avocat de la famille Belhocine. Documents consulaires et autres ? l?appui dont elle nous a remis des copies, Me Benbraham, l?avocate agr??e ? la Cour supr?me et au Conseil d?Etat, bat en br?che les assertions de J. Scharbook et ses soutiens, l?ancien ambassadeur ? Alger Bernard Bajolet, actuellement coordinateur des renseignements ? l?Elys?e, et son compatriote, le consul g?n?ral. Sentant le vent tourner en sa d?faveur, apr?s la d?cision de Mohamed Yousfi (premier mari de Khadidja) de reprendre sa femme dans le cadre du droit musulman, apr?s une s?paration de trois mois, ?J. Scharbook fabrique tout de suite, selon Me Benbraham, un faux document chez un imam, attestant de son mariage pour convaincre le juge du tribunal d?Oran de sa paternit??. Alors que, semble-t-il, le pseudo-acte de mariage religieux ne mentionne ni les noms des t?moins ni l?heure de la c?r?monie. Me Benbraham estime que ledit document, ?tabli le 2 novembre, ne pr?cise effectivement ni l?identit? des personnes pr?sentes au rituel ni d?ailleurs leurs adresses, mais encore que Scharbook, toujours selon elle, ?n?a jamais ?t? ou fait une demande de conversion ? la religion musulmane, comme il l?a pr?tendu?. D?apr?s elle, il n??tait pas mari? avant le 9 mai, date de sa sortie du territoire alg?rien, puisque son mariage n?a jamais ?t? transcrit sur les registres d??tat civil fran?ais. Alors que Scharbook a argu?, d?une part, de l?arr?t de la Cour supr?me alg?rienne qui, d?s le 13 f?vrier 2008, lui a confirm? la garde de l?enfant et, d?autre part, de la d?cision du parquet d?Oran qui a refus? derni?rement d?ouvrir une nouvelle proc?dure judiciaire comme le souhaite la famille alg?rienne de Safia. Me Benbraham crie ? qui veut l?entendre qu?elle d?tient toutes les preuves irr?futables de la filiation alg?rienne de Safia qui est actuellement en lieu s?r. Pour l?imperturbable avocate, les tests ADN sont l?argument fatal contre Scharbook qui refuse de s?y plier. Mieux encore, tout le plan mont? par le citoyen fran?ais pour faire valoir ses droits ?est nul et non avenu?. ?Il s?agit de purs mensonges?, mart?le Me Benbraham qui cite le fameux extrait de naissance de la petite Safia qui montre, noir sur blanc, qu?elle est n?e ? l?h?pital et non ? la maison. Plus encore, c?est la s?ur de Scharbook, ?g?e de 63 ans, qui a d?clar? l?enfant, alors que le code civil fran?ais oblige la pr?sence du p?re pour la d?claration, ou bien celle des m?decins de l?h?pital qui ont assist? ? l?accouchement. Et d?ajouter: ?On n?a pas transcrit dans la mention marginale de l?acte de mariage une quelconque trace de culte musulman ou chr?tien, ou autre, contrairement ? ce que stipule la loi fran?aise dans ce genre de document?. Enfin, Me Benbraham croit dur comme fer que la v?rit? ne tardera pas ? ?clater par la force des preuves ? sa disposition qui mettent ? nu ?les pr?tentions? de Scharbook qui, selon elle, ?a organis? une v?ritable cabale contre Khadidja Farah Belhocine, morte myst?rieusement sur la route de A?n T?mouchent ? la suite de menaces de mort de la part de celui qui a men? tout le monde en bateau, y compris le Pr?sident de la R?publique fran?aise, Nicolas Sarkozy?. Elle dira ?galement que des pressions ont ?t? exerc?es sur la justice alg?rienne qui a non seulement ?t? du c?t? de Scharbook, mais a mis toute la famille de Belhocine, y compris une vieille de 73 ans, en prison, pour avoir cach? l?enfant qui est, selon elle, en lieu s?r. En attendant, l?affaire n?a pas encore r?v?l? tous ses secrets.