Certains capitaines d?industrie sont en train de se red?ployer, au grand bonheur des sans-emploi. Si cette activit? nationale priv?e permettra de r?duire le ch?mage, elle renforcera, surtout, les capacit?s de production et contribuera ? r?duire la d?pendance de l?Alg?rie vis-?-vis de l??tranger en mati?re d?autosuffisance alimentaire. Cette nouvelle strat?gie, celle qui vise la cr?ation d?entreprises, ne sera viable que si les grandes qui existent, d?j?, sont capables de s?imposer sur le march? local, avant de songer ? exporter. L?accord d?association qui nous lie ? l?UE est ? double tranchant. Il cr?e un environnement de concurrence -ce qui permettra aux entreprises bien assises de se mesurer ? d?autres ?trang?res- et tracera la voie ? suivre aux autres naissantes, tout en les maintenant ?sous tutelle?. Le fait est qu?un produit fabriqu? localement contribue ? cr?er de l?emploi et une valeur ajout?e, tandis que l?importation ?touffe l??conomie. C?est dans cette perspective que la feuille de route pour la concr?tisation du programme pr?sidentiel a ?t? ?labor?e. Deux cent mille PME-PMI seront cr??es. Une partie d?entre elles mourra naturellement, d?autres peineront, mais d?autres encore conna?tront un processus de d?veloppement normal. Un peu ? l?image de la d?mographie et du cycle des naissances humaines. L?accompagnement de ces entreprises devient, de facto, une d?marche capitale sur laquelle reposera non seulement la cr?ation d?une partie de ces trois millions de postes de travail promis par le Pr?sident, mais visera ?galement ? r?tablir ce d?s?quilibre flagrant qui existe dans la balance commerciale et qui est de 1 dollar export? pour 20 import?s, hors hydrocarbures. Le raffermissement des cours p?troliers, ces derniers jours, est un atout non n?gligeable, certes, mais sur lequel il ne faudra plus miser. Le rel?vement du seuil du niveau des exportations hors hydrocarbures devra ?tre le soubassement de toute d?marche ?conomique, m?me si plusieurs gouvernements en ont fait leur slogan. Au-del? de toute d?marche, ce sera un effort national qui devra ?tre consenti. La contribution des comp?tences install?es ? l??tranger, les ?lites locales, les ressources et capacit?s nationales, certes, mais, ?galement, ceux qui seront la cheville ouvri?re de toute strat?gie de d?veloppement: les chercheurs et la recherche scientifique. Les pays ?mergents qui viennent nous proposer une coop?ration, mutuellement profitable, ne sont pas tous des producteurs de p?trole. Certains d?entre eux n?ont pas de richesses, autre que le g?nie humain.