Y a-t-il manque d?imagination pour d?velopper les formidables potentialit?s que rec?le le littoral de la wilaya de Tlemcen ou s?agit-il d?absence de motivation des hommes cens?s animer le secteur? Ces questions m?riteraient d??tre d?battues ? l?issue d?une profonde r?flexion. Le littoral de la wilaya de Tlemcen offre aux estivants une dizaine de plages, dont six seulement sont autoris?es ? la baignade, et ce, le long d?une fa?ade maritime longue de 76 kilom?tres et allant de Hona?ne ? l?est jusqu?? Marsat Ben M?hidi ? l?extr?me ouest. A titre comparatif, pour la m?me ?tendue littorale, les wilayas d?A?n T?mouchent ou de Mostaganem ont mis chacune une vingtaine de plages autoris?es ? la baignade ? la disposition des estivants. Pourtant, le littoral tlemc?nien se distingue par d?abondantes richesses naturelles et humaines pouvant se hisser ? la hauteur de tous les d?fis de l?heure. De plus, la wilaya de Tlemcen, de part sa situation g?ographique qui constitue pour elle un v?ritable atout, est riche en infrastructures de base non n?gligeable. Entre autres, un r?seau routier qui passe pour un mod?le du genre (routes nationales, chemins de wilaya ou communaux). A cet atout, s?ajoutent les autres r?seaux: communication t?l?phonique, distribution d??nergie (?lectrique et gazi?re) et eau courante. Dans le domaine de la vill?giature, il se trouve que les plages de Hona?ne, Sidi Oucha?, O/Benayed, Beider, ainsi que la station baln?aire de Marsat Ben M?hidi constituent autant d?atouts ? m?me d?apporter ? la wilaya des opportunit?s d?investissements touristique, social et culturel. Cr?neaux qui restent pratiquement vierges. En effet, hormis Marsat Ben M?hidi qui dispose d?infrastructures d?h?bergement et de restauration, m?me si elles sont loin de combler les demandes des seuls citoyens de la wilaya, dont la s?lection naturelle se pratique ? travers des prix dissuasifs, les autres rivages ne disposent d?aucune structure d?accueil, si ce n?est un patrimoine forestier cons?quent et un foncier qui ne demande qu?? ?tre structur?, pour constituer des sources de revenus ? forte plus-value. Mais, g?r?es par des communes c?ti?res, r?put?es parmi les plus pauvres de la wilaya, ces plages constituent autant de fardeaux pour ces municipalit?s, alors qu?elles pourraient contribuer ? leur d?veloppement, par l?encouragement de l?investissement tous azimuts. Pas pour la r?alisation d?infrastructures touristiques budg?tivores et on?reuses pour les estivants, mais pour les jalonner par des structures plus l?g?res, s?int?grant harmonieusement dans les espaces verts naturels ou restant ? cr?er, pour y abriter des chalets, des ?mobil home? voire des espaces de camping organis?s et anim?s, comme il en existe tant autour du bassin m?diterran?en. Par ailleurs, c?est le moment ou jamais d?agrandir l?espace d?accueil le long de ce littoral m?connu, en mettant en valeur certaines plages, pratiquement inexplor?es comme Souinia, O/Abdellah, A?n El-Kessab, Bekheta?, pour ne citer que celles-l?, parce qu?elles ne se signalent ? l?attention du public que par les noyades que les services officiels justifient, au pr?texte que certaines d?entre elles ne sont pas autoris?es ? la baignade et ?chappent donc ? la surveillance de la protection civile. Il faut n?anmoins souligner, que la plage de Beider qui s??tend sur plus de 5km, peut ? elle seule, accueillir un projet touristique d?envergure internationale. Relevant de la da?ra de Marsat Ben M?hidi, cette plage avait int?ress?, on s?en souvient il y a quelques ann?es, des investisseurs espagnols, venus en visite de prospection, pour conna?tre la nature juridique du terrain, l?existence de ses ressources hydriques, le taux de fr?quentation de la plage, les acc?s am?nag?s, etc. Pour des raisons laiss?es ? la sp?culation des uns et des autres, le projet d?un complexe touristique alg?ro espagnol tomba ainsi ? l?eau du jour au lendemain. Il faut aussi dire que le littoral tlemc?nien est (mal) desservi par un arri?re-pays o? le ch?mage end?mique est une seconde nature et donne libre cours ? tous les exp?dients (contrebande, narcotrafic,?) que n?h?sitent pas utiliser leurs auteurs, encourag?s par la proximit? de la bande frontali?re. Enfin, si les quelques plages autoris?es ? la baignade b?n?ficient chaque ann?e d?op?rations d?am?nagement et de remises ? niveau pour accueillir les estivants, il n?en demeure pas moins qu?elles ont grandement besoin de d?velopper leur c?t? touristique (h?bergement, restauration, loisirs, animation, etc.). Le seul atout ? m?me d?attirer les estivants et faire sortir de l?orni?re les communes en charge de leur gestion. Au-del? de l?absence de structures d?accueil, ces plages restent fr?quent?es par plus de 3,5 millions d?estivants chaque saison. Un chiffre qui ne demande qu?? grossir, ne serait-ce que pour all?ger la pression qui s?exerce sur les plages de Rachgoun et de B?ni-Saf, vers lesquelles affluent paradoxalement et traditionnellement les estivants de la wilaya de Tlemcen. Il est peut-?tre temps de revoir de plus pr?s, toutes les possibilit?s de d?veloppement touristique de ce littoral et s?il y a encore quelques contraintes conjoncturelles, aucun handicap n?est appr?hend? objectivement par les ?lus locaux, appuy?s par les sp?cialistes du secteur touristique. Preuve en est que plus ? l?ouest, depuis Sa?dia jusqu?? Alhuce?ma, les mod?les du genre ne manquent pas?