Il y a bien des raisons pour que le président Syrien accorde quelque crédit à la nouvelle politique de l'administration américaine pour ce qui concerne leurs relations. Cette satisfaction se mesure au chemin parcouru par les deux pays, mais plus particulièrement à celui parcouru par les Américains par rapport à la Syrie. Il était une période pendant laquelle les Etats-Unis et Israël coordonnaient leurs politiques dans le sens de ne laisser qu'une seule voie pour le président syrien, à savoir amener celui-ci à emprunter la voie de Sadate, c'est-à-dire aller vers la Knesset et reconnaître l'Etat d'Israël. La seconde phase de la perception américaine est construite sur l'accusation selon laquelle la Syrie soutient activement le terrorisme, c'est-à-dire le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien, Al-Qaïda, les «terroristes» qui activent en Irak. La Syrie était dans les radars américains, comme alliée de l'Iran. La Syrie a fini par être positionnée dans l'axe du mal par l'administration américaine dirigée par Bush. Or, il se trouve qu'aujourd'hui, l'administration américaine a d'autres objectifs, car elle est consciente que la voie exclusivement militaire produit des impasses désastreuses pour les intérêts de son pays. La Syrie se retrouve, donc, invitée à un dialogue avec les Américains qui considèrent que la Syrie est à la fois un élément du problème et un élément de la solution. La focalisation sur la question palestinienne et l'occultation de la question du Golan syrien n'ont pas fait avancer la cause de la paix dans le Proche-Orient. Même le quartet, à savoir l'ONU, l'Union Européenne, la Russie, les Etats-Unis, a fait passer la question syrienne aux oubliettes, et cela n'avait fait que rendre encore plus complexe le problème de la paix dans la région. Mais la question du Golan est une préoccupation constante des pays arabes et preuve en est le plan du roi saoudien proposé, en 2002, à la communauté internationale et à Israël. Ce plan propose une normalisation des relations arabes avec Israël en échange de l'évacuation des territoires occupés depuis la guerre de juin 1967. Il est évident que le plateau du Golan ainsi que les fermes Chaâba libanaises sont inclus dans cette proposition qui s'appelle un plan de paix. Obama joue sa crédibilité au Proche-Orient. S'il n'avance pas sur cette question, il n'avancera pas sur les autres questions, à savoir l'Afghanistan, l'Iran, l'Irak et même ailleurs, la Corée du Nord par exemple. Les Arabes le savent, entre autres les Palestiniens et les Syriens.