Dans un hommage appuyé aux efforts fournis par notre pays dans tous les domaines, la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères, a loué les mérites de notre pays en affirmant que “l'Algérie est championne de la sécurité régionale et internationale.” Une caresse dans le sens du poil qui intervient tardivement. L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Robert S. Ford, a rendu public hier, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la nouvelle représentation diplomatique américaine dans la capitale algérienne, un message écrit de la chef de la diplomatie US, Condoleezza Rice, dans lequel, une fois n'est pas coutume, elle rend un hommage appuyé au rôle joué par l'Algérie sur la scène internationale. Commençant d'emblée par le volet sécuritaire auquel Washington accorde une importance particulière dans le cadre de sa “guerre contre le terrorisme”, la numéro trois US affirmera que l'Algérie est “championne” de la sécurité régionale et internationale et est “un leader reconnu en Afrique du Nord et au-delà”. Poursuivant sur sa lancée, Condoleezza Rice soulignera qu'“en 2008, l'Algérie est un leader reconnu en Afrique du Nord et au-delà. L'Algérie est championne de la sécurité régionale et internationale, son économie a fait de grands progrès et sa société est en train de devenir plus ouverte que jamais”. Elle remontera dans l'histoire jusqu'à l'indépendance de l'Algérie pour rappeler : “En 1962, l'Algérie se remettait encore d'une guerre terrible, avec une économie brisée et la perte de plus d'un dixième de son peuple”, et relever qu'aujourd'hui “nous pouvons apprécier le chemin parcouru par l'Algérie depuis qu'elle a émergé en tant que nation indépendante”. Rice ne manquera pas de mettre en valeur le fait que son pays avait nommé son premier ambassadeur à Alger en 1962 pour montrer “la détermination des Etats-Unis à soutenir le peuple algérien dans la construction de sa nouvelle nation”. La secrétaire d'Etat US formulera l'espoir de “développer encore plus” les relations entre les deux pays dans le domaine de l'éducation, des échanges culturels, de la coopération judiciaire, des affaires et de la coopération sécuritaire. Quelles peuvent bien être les motivations d'un message aussi élogieux de l'administration Bush, à un peu plus de six mois de son départ de la Maison-Blanche ? En effet, on ne peut que s'interroger sur tant de reconnaissances, alors qu'en plus de sept ans de pouvoir George Bush n'a accordé que très peu d'attention à l'Algérie, et à toute la région d'une manière générale. Ce réveil tardif laisse un goût d'inachevé, surtout que les relations entre les deux pays pouvaient prendre d'autres dimensions, si la Maison-Blanche avait recherché à temps le meilleur moyen de les promouvoir. Dans cette optique, le départ annoncé de l'actuel ambassadeur, Robert S. Ford, qui est loin d'avoir constitué le bon relais entre Alger et Washington en raison des bourdes répétées de ses services sur le plan sécuritaire, peut contribuer à améliorer le climat entre les deux pays. L'on se rappelle encore des alertes sécuritaires émises par l'ambassade américaine à Alger pour mettre en garde contre de potentiels attentats au lendemain des attentats terroristes qui avaient touché le Palais du gouvernement, et un commissariat à Bab-Ezzouar, ainsi qu'après ceux qui avaient ciblé la Cour suprême à Ben Aknoun et les locaux des Nations unies à Hydra. Ces impairs n'ont été guère appréciés par l'Algérie, qui n'avait pas manqué de le dire pour montrer sa désapprobation. Reste à savoir maintenant, bien qu'on ne soit qu'à quelques mois seulement de la prise de fonction d'une nouvelle administration à la Maison-Blanche, si le contenu du message de Condoleezza Rice sera pris en considération pour booster les relations bilatérales, qui ont réellement besoin d'un souffle nouveau. K. ABDELKAMEL