Le Centre hospitalo-universitaire d'Oran souffre, actuellement, de la saturation de ses capacités d'accueil. L'infrastructure, dotée de 1.686 lits, assure le traitement de plus de 78.287 malades hospitalisés à travers ses différents pavillons… «L'établissement ne peut plus faire face à la grande pression subie depuis plusieurs années», affirment des sources médicales. Le responsable chargé de l'informatique au niveau de l'administration du CHU dira à ce propos: «Cette saturation est due à l'absence d'établissements hospitaliers spécialisés dans les différentes wilayas de l'Ouest». «Du coup, c'est le CHU d'Oran qui est contraint de répondre aux besoins de la population de tout l'Ouest du pays, explique-t-il, en enregistrant, actuellement, 78.287 malades hospitalisés alors que la structure ne dispose que de 1.686 lits.» Notre interlocuteur ajoute: «Le CHU d'Oran prend en charge même les malades originaires des wilayas de Relizane, Saïda, Sidi Bel-Abbès et Mascara qui font régulièrement leur suivi au niveau de cet établissement». Un malade rencontré en cette infrastructure précisera: «Je viens de la wilaya de Relizaine parce qu'il m'a été impossible de passer les examens radiologiques au niveau de l'hôpital de Relizane. Malheureusement, je viens d'apprendre que les lits sont complets et que mon hospitalisation est impossible, du moins, pour le moment. Je ne sais pas comment je vais faire, surtout que l'hôpital de Relizane n'assure pas ce type d'examens radiologique». Un autre malade, dans un état extrêmement critique celui-là, déclarera: «Je souffre d'une tumeur au niveau du visage. Ainsi, je dois être soumis à une série de consultations et d'examens médicaux dans l'immédiat, mais les responsables de l'hôpital m'ont appris que mon admission est impossible actuellement du fait du manque de lits libres. Alors, je n'ai pas d'autre choix que de retourner chez moi, à Chlef, pour voir ce qui pourrait être fait pour moi». Concernant cet épineux problème de pression exercée sur cette infrastructure, un médecin spécialiste du CHUO observera: «Il faut reconnaître qu'il y a effectivement saturation au niveau de ce CHU qui fut créé en novembre 1986. Le problème se situe au niveau de la vétusté des structures héritées de la période coloniale, et de leur exiguïté, malgré les nombreuses opérations d'extension réalisées. La politique de restructuration appliquée a fait le reste. Je citerais l'exemple du transfert de l'hôpital France Fanon transformé en structure administrative du secteur sanitaire de Annaba chargé de la gestion des polycliniques, centres de santé, salles de soins… Le problème, ajoute notre interlocuteur, réside dans le fait que, de 1986 à ce jour, la croissance des structures n'a pas bougé d'un iota, alors que la mission du CHU était étendue à d'autres vocations, dont la formation, la recherche, et sa transformation en pôle régional de référence au service d'une population de 3 millions d'âmes. Aujourd'hui, le CHUO accueille des milliers d'étudiants issus des facultés de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire. Il accueille également des centaines de résidents pour la formation spécialisée médicale, les élèves de l'école de formation paramédicale à vocation régionale et des étudiants de la faculté de biologie dans les filières de biochimie, bactériologie... Cette situation devient intenable dans le sens que le CHUO devient de plus en plus exigu. Il est confronté à d'importantes difficultés, non seulement en matière de structures d'accueil des malades mais, aussi, en matière de formation, puisque nous sommes à 1 lit pour 7 stagiaires». A noter que la direction de la Santé a souligné dans un rapport que le déficit en matière de capacité d'accueil a atteint un taux de 50%.