«Monsieur le juge, dira B. Belkacem, à l'intention du président de l'audience du tribunal criminel de la cour d'Oran devant lequel il comparaissait, hier, pour répondre du grief d'attentat à la pudeur avec violence, jamais je n'ai abusé de cette jeune fille par la force… C'est elle qui m'a ouvert la porte de leur maison et m'a invité à y entrer… Et ce qui s'est passé après entre nous, c'est avec son plein consentement». Ces déclarations sont contestées par la victime, K.K., qui affirme que le mis en cause a abusé d'elle de force, et à plusieurs reprises, et que cela s'est soldé par la naissance d'un petit garçon… Les faits ont eu lieu en février 2006, à Marsat El Hadjadj. Selon les déclarations de la victime faites en novembre de la même année, soit neuf mois après la naissance d'un garçon, le mis en cause aurait abusé d'elle à plusieurs reprises. Des déclarations contredites par le mis en cause qui affirme que c'est K.K. qui l'aurait invité chez elle. Appelé, hier à la barre, Belkacem maintient ses dires. «Votre honneur, du moment qu'elle me permettait de venir la rejoindre dans la maison de ses parents, qui de surplus se trouvaient en cette demeure, où situer la violence?» Le magistrat questionne: «Donc vous reconnaissez avoir eu une relation sexuelle avec la victime?» Belkacem, depuis le box des accusés, se contente d'expliquer qu'il ignorait aussi qu'elle n'avait que 17 ans… Le représentant du ministère public demandera la peine de six ans de réclusion. L'avocate, commise d'office, dira: «Votre honneur, la victime a attendu près de neuf mois pour déposer sa plainte et accuser mon client… Pourquoi tout ce temps? Et l'enfant dans tous cela? On veut imputer sa paternité à Belkacem. Mais, a-t-on déterminé l'emprunte génétique (analyse d'ADN)?» Elle ajoute: «Votre honneur, si je ne m'abuse, toute cette histoire n'est qu'une mise en scène dans le but de donner une paternité à l'enfant.» Au terme des délibérations, Belkacem est acquitté.