La troupe de la maison de jeune Adim Fatiha s'est adjugé dernièrement le grand prix du Festival national de marionnette à Aïn Témouchent avec un spectacle très applaudi par les enfants intitulé «Sellat ajayb» dans une mise en scène de Noureddine Douila et une scénographie de Abdelkader Madani. C'est l'histoire d'un cirque ensorcelé que les employés ont déserté. C'est un cirque triste, sans vie. Mémé le clown est triste devant une telle situation déplorable et injuste, s'enlisant dans la pauvreté jusqu'au jour où il découvre une lettre sous les décombres du cirque. Là, tout démarre. Le cirque sera-t-il sauvé? Sujet qui a intéressé les «mômes» d'autant que le clown est dans l'imaginaire comme l'ami, le sage et le complice des enfants. Au final, Mémé le clown a été le meilleur. Il a raflé la palme pour dire que l'amitié et de bon cœur. Les membres du jury ont dû, selon des échos du festival, supprimé le prix du texte et celui de la mise en scène à cause de «la faiblesse notoire des œuvres proposées». «Je ne comprend pas, dit un membre d'une troupe théâtrale de Sidi Bel-Abbès, habitué des festivals, cette tendance que l'on a à toujours transformer les festivals en espèce de concours scolaires au lieu d'en faire une fête où les artistes sont plus présents pour échanger des expériences, des moments de vie commune, de découverte de soi, de dialogue sur la pratique d'autant plus que l'art du castelet est plus difficile à maîtriser qu'un spectacle de comédiens.» «Il est temps d'instaurer un système régulateur qui puisse réorganiser ces rencontres tant sur la plan de l'organisation que celui du jury qui, somme toute, fausse la relation du public avec la scène au point où l'on a constaté que les troupes ne travaillent que pour être bien notées et recevoir des diplômes, reléguant les attentes du public censé être au centre de ce jeu, au second plan», fait-il encore remarquer. Le festival de marionnettes n'a pas dérogé à la règle, par exemple, d'organiser des présélections afin de faire le tri et de ne recevoir pour le final que des spectacles jugés à la hauteur de figurer dans le national, forçant ainsi du coup les troupes à produire ce qu'il y a de meilleur tout en notant que la formation est aussi une priorité, surtout que le théâtre pour enfant et la marionnette sont la première école du public. La troupe Adim Fatiha et de celles qui sont devenues de véritables laboratoires. Elle montre l'exemple et la récompense obtenue à Aïn Témouchent prouve que la persévérance et la fidélité sont les clés de la réussite.