La commission mixte d'hygiène de la daïra de Sidi Lakhdar a engagé mercredi dernier une vaste opération de destruction de toutes les cultures irriguées aux eaux usées, consécutivement à plusieurs plaintes reçues, mais elle ne s'attendait pas à une levée de boucliers de la part des familles concernées et qui ont réussi à retarder l'opération. Cette opération entrait dans le cadre de l'application de l'arrêté de wilaya en matière de lutte contre les MTH et préconisant la destruction des cultures irriguées aux eaux usées. La commission de la daïra concernée a entamé ce mercredi dernier, une vaste opération visant à détruire toutes les cultures dont les exploitants utilisent des eaux usées pour les irriguer. Le premier site ciblé fut celui de Oued El-Abed, dont de nombreux riverains, pseudo fellahs, pompent sans vergogne les eaux usées pour irriguer leurs carrés de pastèques, de melons, de tomates et autres courgettes. Une fois sur les lieux, dès que l'opération fut entamée, hommes et femmes sont accourus pour s'opposer fermement à cette opération salutaire, en empêchant les engins d'accéder à leurs champs. «Nous n'acceptons pas que le fruit de notre travail soit détruit en un clin d'œil et il est faux de prétendre que nos cultures sont irriguées avec les eaux usées», argumentaient-ils pour justifier leur opposition. En dépit de l'intervention des membres de la commission, les fellahs riverains de l'Oued El-Abed campaient sur leur position et empêchaient le déroulement de l'opération. «Nous demandons l'ouverture d'une enquête, pour élucider l'origine cette situation, qui nous pénalise fortement», ont-ils soutenu pour retarder l'opération. A première vue, ils ont réussi à retarder l'échéance, car des prélèvements d'échantillons ont été effectués par les services des bureaux d'hygiène et de l'environnement, à des fins d'analyses au niveau du laboratoire de la wilaya. Parmi les fellahs ciblés, on relève pourtant la présence de récidivistes, apprend-on, auprès des membres de la commission de daïra. L'affaire ne s'arrête pas là, puisque selon certains élus, l'opération va se renouveler à partir d'aujourd'hui samedi, avec la mobilisation d'un important parc d'engins pour détruire la totalité des cultures irriguées aux eaux usées, dans cette zone réputée pour les agissements condamnables de ses exploitants. Selon les mêmes sources, cette opération sera sécurisée cette fois par des renforts de gendarmerie. Gageons qu'entre-temps, les fellahs concernés sont capables en l'espace de trois jours et trois nuits, de ramasser toutes leurs récoltes pour les soustraire à l'opération envisagée. Cette première initiative freinée par les habitants s'est néanmoins soldée par la destruction de quelques hectares de cultures suspectées et par la saisie de motos pompes et autres matériels utilisés pour l'irrigation, apprend-on des mêmes sources, qui confirment que l'irrigation de ces dizaines d'hectares de culture se fait en plein jour, au vu et au su de tout le monde. Selon elles, rare sont les fellahs qui utilisent l'eau des citernes tractables. Par le passé, rappelle-t-on, plusieurs personnes ont été traduites en justice et leur matériel a été confisqué, tout en signalant que l'accès de cette zone est rendu très difficile aux engins de part la nature de son terrain.