Le centre culturel Benghazi-Cheikh de Sidi Bel-Abbès abrite, depuis jeudi dernier, une exposition de peintures sur le grand artiste-peintre belabbésien, Boukerche Miloud (1920-1979), considéré comme l'un des précurseurs de la peinture algérienne avec Azwaw Mammeri (1886-1954), Ahmed Benslimane (1916-1951), Abdelhalim Hemche (1906-1978) et Mohamed Zmirli (1919-1984). Organisé par l'association El-Basma des arts plastiques, cette exposition réunit un grand nombre d'œuvres de cet ancien élève de Nasreddine Dinet qui fut l'un des premiers artistes à découvrir, introduire et vulgariser la pratique de la peinture du chevalet en Algérie. D'après les quelques informations éparses recueillies par les documentalistes-bibliographes, ce peintre natif de la capitale de la Mekerra a fait l'essentiel de ses études à l'école nationale supérieure des beaux arts de Paris, ville où il a exercé son talent dans le travail de la copie tout en s'illustrant par ailleurs dans le milieu artistique français comme un excellent portraitiste. A ce titre, on lui doit, entre autres au profit du Musée du Louvre, une magnifique reproduction de la toile «Jeune femme au Turban» de Van Vermeer. A son retour en Algérie, influencé certainement par Delacroix et Dinet, Boukerche Miloud devait opter définitivement pour l'orientalisme qui lui a permis de signer de magnifiques toiles dans le genre, telles «Couple d'amoureux», «Elégante sur la terrasse en Algérie», «Berbère près de l'oasis»… Séjournant régulièrement au Maroc, il a été appelé aussi à réaliser des œuvres de la même veine artistique, à l'image de «Jeune femme allaitant», «Idylle de l'Atlas» et de bien d'autres encore, qui furent bien cotées sur le marché de l'art occidental. En 1979, cet authentique artiste peintre belabbésien meurt dans l'anonymat le plus total.