Carrefour artistique, le Panaf-2009 rassemblera 49 pays africains ainsi que les Etats-Unis et le Brésil comme invités d'honneur. Et les autorités algériennes n'ont pas lésiné sur les moyens pour réussir ce rendez-vous, mettant en œuvre des moyens considérables pour en faire une réussite. Le coup d'envoi sera donné aujourd'hui, jour de la commémoration de la fête de l'indépendance, à la Coupole du stade du 5 juillet à Alger qui vibrera à travers le méga-concert conçu par le chorégraphe algérien Kamel Ouali. Hier, une parade populaire avec des groupes folkloriques a sillonné les rues de la capitale. Des porte-chars rehaussés de maquettes symbolisant chaque pays africain, plus Brésil et Etats-Unis, ont défilé de Tafourah (centre-ville) jusqu'au quartier populaire de Bab El-Oued. «Voici un événement qui devrait permettre à l'Algérie de sortir de son relatif isolement culturel», fait-on remarquer. Littérature, arts visuels, chorégraphie, cinéma, musique, théâtre, et autres disciplines culturelles, débats, colloques sont au programme de cette manifestation colossale, rassemblant quelque 8.000 artistes de 49 pays africains ainsi que des Etats-Unis et du Brésil. Au moins 20.000 artistes locaux feront également la fête à Alger et dans d'autres villes du pays, a déclaré Zouaoui Benhamadi, du comité exécutif d'organisation. Des acteurs comme Isabelle Adjani, Française de père algérien, et des grands noms de la chanson africaine dont les Algériens Cheb Khaled et Warda El Djazaïria, le sénégalais Youssou Ndour, Salif Keïta, Alpha Blondy, Mory Konté, stars de la musique africaine, prendront part au festival. Devraient prendre également part à cet important rendez-vous, malgré les couacs organisationnels, environ 1500 journalistes accrédités. La mobilisation en Algérie, pour la réussite de la manifestation, est à son paroxysme. Une enveloppe de 600 milliards de centimes dégagée en grande partie par les pouvoirs publics y est destinée, sans compter la participation d'opérateurs privés et étatiques par le biais du sponsoring. Et les plus grandes infrastructures hôtelières d'Alger, comme El Aurassi, Hilton, Saint George, pour ne citer que ceux-là, sont mobilisées pour cette occasion, afin d'accueillir les invités de marques. Volet sécuritaire, les deux semaines de vie de cet important rendez-vous verront un dispositif des plus serrés avec la mobilisation de quelque 22.000 policiers. Placé par l'Union africaine sous le thème de «la renaissance de la culture africaine», le festival compte marquer «les esprits et les imaginaires (...) pour montrer et dire au monde que l'Afrique est de retour", note la ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi. Avec la mise sur pied d'une rencontre de cette ampleur, l'Algérie compte prouver au monde entier sa capacité à organiser de grands évènements. "Nous attendons de ce rassemblement l'éclosion de nouveaux talents dans la musique, les arts et les autres activités programmées. Nous attendons également une sorte de radioscopie de l'état général de la culture africaine", estime la ministre. Dans le volet littérature, plus de 200 titres de grands auteurs africains, bande dessinée, arts visuels, musique, chorégraphie, danse, théâtre, cinéma et patrimoine, seront au rendez-vous. Des conférences notamment sur la colonisation et le combat pour l'indépendance, des colloques sur la littérature africaine sont également au programme du festival. "Le Panaf ce n'est pas seulement de la musique, mais aussi réfléchir sur l'avenir de notre continent et faire un état des lieux de la culture en Afrique", a dit M. Benhamadi. Le premier festival panafricain de 1969, rappelle-t-on, était placé sous le signe de la décolonisation, sept ans après l'indépendance de l'Algérie. De nombreux pays africains (Namibie, Angola, Guinée Bissau) étaient encore colonisés et l'Afrique du Sud était dominée par le régime de l'apartheid.