Même si les chiffres des agressions sexuelles sur mineurs avancés par les éléments sécuritaires et le service de médecine légale du CHUO sont effarant, ils demeurent bien loin de la réalité. Selon ces chiffres, 212 affaires d'agressions sexuelles sur mineurs ont été traitées par la police, pour l'année 2008, à Oran. Au service de médecine légale, un responsable affirme : «Sur 70 consultations quotidiennes, 2% ont trait à des agressions sexuelles, tous âges confondus». Une étude établie par les services de sécurité, à ce propos, révèle que, même si les agressions sexuelles sur jeunes garçons prennent de l'ampleur, ce sont surtout les petites filles qui y sont le plus exposées. Il faut savoir que les affaires enregistrées par la police sont transmises à la Justice. Le tribunal criminel d'Oran a, d'ailleurs, traité plusieurs affaires de ce type, dont celle de Sihem et Hayat. Sihem, six ans, fréquentait l'école coranique de son quartier, et a été agressé sexuellement par le cheikh. Quant à Hayat, elle sera victime d'un détraqué mental, qui aurait gardé des séquelles de son passage au service national qu'il a passé pendant la décennie noire. Sa défense plaidera la démence. Il écopera de 5 ans de prison. Parmi les victimes des agressions sexuelles, il y a aussi des handicapés, des trisomiques. Interrogés sur ces cas, un médecin du service de médecine légale, dira ne pouvoir avancer de chiffres exacts sur ces cas-là. Même s'il a été constaté des cas de trisomiques parmi les victimes. Au niveau de la Justice, plusieurs affaires de ce genre ont été traitées. Personnes ne pourra oublier cette jeune trisomique de moins de 16 ans qui fut la proie d'une horde de détraqués de son quartier. Celle-ci racontera à l'audience du tribunal criminel : «Je voulais juste partager mon casse-croute avec Mohamed, lorsqu'il m'a fait mal… j'avais du sang partout». Deux autres affaires similaires furent traitées au courant du mois passé par la cour d'appel d'Oran. Il y a eu l'affaire du trisomique qui voulait montrer à ses «amis» du quartier son nouveau MP3 et qui a été emmené dans un terrain vague pour subir des sévices sexuels. L'autre victime a été agressée par le muezzin. Les accusés ont été jugés et condamnés à des peines allant entre 5 et 3 ans de prison ferme. Il est importe de relever qu'au courant des cinq premiers mois de cette année 805 cas de victimes de violence sexuelles ont été enregistrés au niveau national. Des parents de victimes disent que nul n'est à l'abri, et que nul ne peut dire que ceci n'arrivera jamais à son enfant. Ils demandent aussi que la Justice soit sans merci envers ces détraqués sexuels qui s'en prennent aux enfants et aux handicapés.