Ils sont nombreux, les pêcheurs, à mettre en garde contre les conséquences tragiques que peut provoquer la baignade dans l'eau de la jetée du port. Pourtant, c'est là un phénomène qui commence à prendre des proportions inquiétantes, et ce, malgré la mort d'un autre adolescent dont le cadavre a été repêché la semaine dernière. Selon les pêcheurs, les jeunes et les moins jeunes saisissent l'occasion de l'absence des agents de sécurité au niveau de certains points de contrôle pour s'adonner à ces baignades dangereuses et pleines de risques. «Je suis outré à chaque fois que je vois des enfants âgés à peine de dix ans en train de se baigner dans les eaux du port. Je me rappelle une fois, j'ai failli provoquer un accident qui aurait pu coûter la vie à un enfant… Pendant que je mettais le moteur de mon petit bateau de pêche en marche, mes collègues qui ont aperçu un enfant qui nageait en direction de mon bateau m'ont rapidement alerté. Forte heureusement, j'ai pu arrêter le moteur avant que le drame ne soit survenu». De son côté, Mme Leïla, un cadre de l'institut de la pêche, exprime son indignation contre ce genre de comportements inconscients dont elle impute la responsabilité aux parents d'enfants négligents vis-à-vis de leur progéniture. «Je me demande comment ces pères et ces mères de familles peuvent-ils livrer leurs enfants ainsi, volontairement, à la mort. Je m'interroge aussi sur le rôle des agents de sécurité du port et leur responsabilité dans de telles circonstances dramatiques». Pour ce qui est de la vie des acteurs de ces aventures périlleuses, le jeune Ismaïl qui habite Sidi El Houari dira : «Je me suis habitué à la baignade à cet endroit. C'est ici que j'ai appris les techniques de la natation. Autre chose, si je suis tout le temps au port c'est à la demande de mon père qui est employé comme gardien de nuit au port de pêche, et qui me demande de l'aider en ramassant les poissons qui tombent des filets de pêche». Par ailleurs, des sources de la Protection civile du port d'Oran affirment avoir repêché, il y a deux jours, le cadavre d'un enfant âgé de 13 ans près d'un rocher d'une zone interdite à la baignade. L'année passée, 4 cadavres avaient été repêchés dans des circonstances similaires.