Résumé de la 6e partie n Gregory Smith est relâché. Un autre crime. Les cheveux du meurtrier ont été retrouvés sur le cadavre, les cheveux crépus d'un Noir… Mais c'était une information à ne pas divulguer car le tueur prendra plus de précautions. Ses victimes suivantes sont jetées à l'eau pour masquer ce genre de traces. Le 3 mars, un pêcheur découvre le corps de Curtis Walker, treize ans, et le lendemain c'est celui de Timmie Hill, douze ans, qu'on retrouve dans la rivière Chattahoochee. A la différence des précédents, ils n'ont que leurs sous-vêtements : nouvelle précaution du meurtrier pour limiter les indices. En voulant se montrer prudent, celui-ci prend pourtant des risques... John Douglas et Roy Hazelwood acquièrent la certitude qu'il va désormais jeter toutes ses victimes à l'eau. Ils décident de faire surveiller nuit et jour toutes les rivières de la région d'Atlanta. Cela demande beaucoup d'hommes mais étant donné l'importance de l'affaire ils disposent d'effectifs considérables. L'idée est bonne. Le 22 mai 1981, l'agent Bob Campbell, en faction devant la rivière Chattahoochee, en dessous du pont de Jackson-Parkway, voit une camionnette s'arrêter brièvement et entend un gros plouf. Le véhicule est intercepté un peu plus loin. Il s'agit d'une camionnette de marque Chevrolet. Au volant, un Noir de vingt-trois ans, Wayne Williams, agent musical, qui vit chez ses parents. Wayne Williams est placé en garde à vue et son interrogatoire commence. C'est un petit homme affable et souriant ; il ne semble ni impressionné ni inquiet en répondant aux questions. Mais John Douglas et Roy Hazelwood sont persuadés de sa culpabilité. Au même moment, on repêche dans la rivière Chattahoochee le corps de Nataniel Cater, sept ans. C'est la vingtième victime du tueur d'Atlanta, le dernier «petit nègre»... La camionnette et la chambre du jeune homme sont examinées de fond en comble. On y retrouve des fibres de vêtements ayant appartenu à certaines victimes, preuve qu'il a gardé un certain temps plusieurs corps chez lui. Ses parents, un instant suspectés, sont mis hors de cause. Ce sont des retraités âgés et un peu sourds qui n'ont rien vu ni entendu. Bien qu'il nie obstinément, Wayne Williams est inculpé de meurtre mais, par un étonnant caprice de la justice, uniquement pour ses deux dernières victimes. A son procès, qui s'ouvre en janvier 1982, il plaide non coupable. La question principale est celle de son état mental, mais les psychiatres le reconnaissent sain d'esprit. A l'issue des débats, la peine de mort n'existant pas à cette époque en Géorgie, il est condamné à la prison à perpétuité, peine qu'il purge aujourd'hui encore au pénitencier de Valdosta, pas loin d'Atlanta. Pendant les procès, il a gardé le silence, refusant obstinément de s'expliquer sur ses actes. On ne connaîtra jamais les motivations de cet effrayant criminel. La police, qui avait été tant critiquée pour son inaction, avait pourtant en partie raison : il n'était pas l'auteur de tous les meurtres. La meilleure preuve en est qu'après son arrestation, ils ont continué, à une cadence infiniment moindre, bien sûr, mais ils ont bel et bien continué. Et aujourd'hui encore, sans qu'il y ait de tueur en série, les enfants noirs meurent toujours à Atlanta.