«Essatar Rabi!...», une exclamation et une invocation divine que beaucoup d'estivants expriment, dès que l'on évoque un risque d'intoxication alimentaire, à la vue des produits périssables exposés en plein air… chaud. C'est du moins ce qui est entendu au niveau de la plupart des plages jalonnant non seulement le littoral tlemcénien, mais également celles de l'ouest témouchentois, que nous avons le loisir de parcourir, en notant que bon nombre de commerçants exposent en plein air voire sous les rayons ardents du soleil, des denrées et autres produits périssables, tels le lait, les œufs, les boîtes de conserves, les boissons gazeuses, etc. Lorsque le comptoir frigo existe, le commerçant s'arrange pour couper son alimentation électrique, histoire d'économiser les frais de consommation d'énergie. Quant aux plats de restauration rapide, ils sont servis dans des conditions d'hygiène peu ragoûtantes par les marchands dits des «quatre-saisons» qui investissent également ces plages en été. Sur les marchés ou sur l'aire extérieure à la poissonnerie, le poisson «frais», notamment la sardine, reste exposé à la vente au-delà de midi. Les crèmes glacées au goût incertain et confectionnées dans des locaux aux conditions d'hygiène douteuses, mettent la vie de leurs amateurs en danger. Dans tout ce constat, les torts sont, disons partagés «fifty-fifty», entre les vendeurs et ceux qui sont censés interdire ces pratiques, qui nous rappellent que nous sommes loin d'atteindre la rigueur dont doit faire preuve un pays développé face à ces dérives dignes du siècle passé. «Combien d'entre nous savent que le jus vendu en verre (et quel verre !), et que les poulets rôtis la veille pu l'avant-veille et laissés pourtant sur les rôtissoires, sont très dangereux à la consommation, en raison de la rareté de l'entretien dont bénéficient leurs appareils de distribution?...», a révélé récemment un micro biologiste. Toujours est-il que le citoyen en vadrouille est de tenu de savoir, sans verser dans l'alarmisme de mauvais aloi, que les salmonelles et autres bactéries nocives nous guettent aussi bien dans les fast-foods qu'à la maison, surtout lorsque les règles d'hygiène ne sont pas rigoureusement respectées. «En cette saison estivale, toutes les denrées que nous achetons et consommons, sont susceptible de nous causer un malaise, sachant que leur trop longue exposition à la chaleur, altère leurs propriétés y compris celles de l'eau potable voire minérale», en rajoute notre interlocuteur. Pourtant, au niveau des plages, certains de nos concitoyens consomment sans sourciller des sandwichs à la viande de conserve (casher, pâté,…), sans se préoccuper de leur provenance. Même si la faim est mauvaise conseillère, ils s'exposent ainsi aux risques de contamination au botulisme. Par ailleurs, il ne se passe pas un jour, sans que des intoxications à la crème pâtissière ne soient dénoncées dans nos colonnes, et ce, au même titre que les carrés de pastèques ou de melons irrigués aux eaux usées. Ainsi, sur nos plages et dans nos villes de l'Ouest, tout se vend et tout s'achète, qu'il soit salubre ou insalubre, et le risque des intoxications rôde partout!...