En veilleuse depuis un bon moment, les motocyclistes reprennent leurs rodéos de plus belle et imposent aux riverains leur diktat, avec des engins qu'on dirait sortis de l'enfer, à Aïn El-Arbaâ (Témouchent), sous l'œil complaisant des services censés sévir contre les nuisances sonores, véritables atteintes à l'ordre public en ces temps de canicule. N'éprouvant aucune gêne à mettre en péril la quiétude de leurs concitoyens, ces cyclomotoristes parcourent sans aucune précaution les artères de la ville, juchés sur des engins, dont les décibels dépassent parfois ceux dégagés par le passage des véhicules des plus gros tonnage. Aux bruits assourdissants dégagés par les tuyaux d'échappement dont les silencieux ont disparu depuis belle lurette, ces diaboliques pilotes ajoutent leur attitude narquoise défiant tous ceux qu'ils rencontrent sur leur chemin et à qui il prendrait envie de leur conseiller d'aller réparer leurs engins, sinon d'aller faire du bruit ailleurs. Parmi ceux qui les vouent aux gémonies, se trouvent les personnes âgées et/ou malades en quête de repos et les vacanciers qui essaient tant bien que mal de profiter d'une sieste bien gagnée après une année de labeur. «Le plus curieux, estime B. Lahcen, c'est l'attitude à la limite de la complaisance, affichée à leur égard par les services affectés à la circulation urbaine et qui attendent, croit-on savoir, le lancement d'une campagne aléatoire, pour sévir contre ces cyclomotoristes qui versent dans ces véritables atteintes à l'ordre public». «Car en plus de l'excès de vitesse, dont ils font usage et de surcroît, sans le casque de protection obligatoire, renchérit son compagnon Kamel C., ils exposent leur vie et celle des autres, en bravant tous les dangers. Nous demeurons impuissants face à cette situation de fait accompli, bien que notre patience ait des limites…», finit-il par prévenir. C'est un vieux retraité auquel reviendra le mot de la fin: «La canicule qui sévit, nous est insupportable à tous. Raison de plus, pour que ces jeunes souvent désoeuvrés, prennent conscience qu'ils font du tort à leurs concitoyens, en perturbant ainsi leur quiétude. Reste que les services de la sûreté urbaine, responsables du maintien de cette quiétude, se doivent de réagir rapidement pour mettre fin à cette situation intolérable, avant qu'elle ne dégénère dans certains quartiers soumis à ces nuisances sonores», a-t-il conclu.