«L'assassinat, en 1996, des sept moines trappistes de Tibhirine a été commis par les terroristes du groupe islamique armé (GIA). Les prétendues révélations faites par un général à la retraite, frappé de sénilité, et ce, treize ans après cet acte ignoble, participent d'une réelle volonté de nuire à l'honneur de notre armée et à la réputation de notre pays sur la scène internationale. La campagne tendancieuse qui est menée actuellement en France autour de cette malheureuse affaire ne peut nous laisser indifférents!» a déclaré Madame Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors d'un meeting populaire qu'elle a animé jeudi soir à Sfisef, localité située à une trentaine de kilomètres à l'Est de la ville de Sidi Bel-Abbès. Dénonçant avec force cette subite levée de boucliers des milieux officiels français autour d'une douloureuse affaire comptant parmi les innombrables dossiers de la tragédie nationale, la porte-parole du PT n'a pas manqué de s'interroger sur la survenue de ce type de campagne chaque fois que notre pays manifeste sa volonté de défendre ses intérêts économiques et sa souveraineté nationale chèrement acquise. A l'appui de son argumentaire, elle tiendra à rappeler surtout les dernières négociations lancées par l'Algérie pour l'achat éventuel d'armes occidentales, lequel achat, dira-t-elle, a été « subordonné à une autorisation préalable du survol de notre espace aérien par les avions militaires de pays fournisseurs tiers.» Elle poursuivra son analyse en émettant par ailleurs de sérieux doutes sur les arrière-pensées politiques des dirigeants français, avec à leur tête le président Sarkozy, de vouloir lever le secret-défense entourant l'affaire de Tibhirine, suggérant intentionnellement par cet effet d'annonce « l'existence de quelques éléments du dossier placés sous le sceau du secret d'état et susceptibles d'être dévoilés un jour à l'opinion publique française ». Mme Louisa fera part de son grand étonnement en rappelant que les dirigeants français successifs, quelles que soient leurs appartenances politiques, se sont toujours gardés de lever le secret-défense pour des dossiers aussi sensibles que ceux de l'assassinat du leader marocain Mehdi Ben Barka ou de la mort en Afghanistan de plusieurs soldats français. » Dans son intervention, se montrant toujours fidèle aux principes fondateurs de son parti et de son programme, la passionaria algérienne ne manquera pas, par la suite, de revisiter les thèmes qui ont toujours constitué la matrice de ses discours politiques et portant, entre autres, sur les questions économiques et politiques nodales telles que la privatisation, la sauvegarde du statut des entreprises publiques, la souveraineté nationale… Discursive à souhait, elle fera part à son auditoire de sa conviction de la justesse de la ligne politique du PT, n'hésitant pas ainsi à fustiger les cercles de décideurs qui « reconnaissent sur le tard l'échec de la politique menée en la matière, mais font preuve aujourd'hui de leur entière disponibilité à apporter les correctifs nécessaires à leur politique. ». Ils ne nous ont pas écoutés quand le PT a tiré, le premier, la sonnette d'alarme sur l'imminence de la crise. » Il faut noter qu'avant de présider son meeting, Mme Louisa Hanoune a tenu à déposer une gerbe de fleurs au pied de la stèle érigée à la mémoire des onze enseignantes et un de leur collègue, assassinés le 27 septembre 1997 par la barbarie intégriste, sur le tronçon routier reliant Aïn Aden à la ville de Sfisef.