Pour désamorcer une crise qui couvait depuis quelques jours, le PDG d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a rencontré hier matin à la salle des opérations de l'aéroport international d'Alger les représentants de deux syndicats des pilotes, ceux affiliés à l'UGTA et ceux du SPLA. La rencontre a duré presque une demi-journée, selon une source syndicale. La question du scanner ainsi que celle des excuses ont été évoquées lors de cette rencontre. Les pilotes de ligne ont normalement repris leur travail hier matin. Tous les vols programmés pour la journée d'hier ont été assurés normalement. Aucune action n'a été enregistrée selon des témoins présents sur place. Selon cette source, les deux syndicats ont mis sur la table des négociations les deux décrets exécutifs promulgués récemment pour réglementer la profession qui sont mis à l'index. Les deux textes, notamment celui réglementant la durée de travail, «ont été élaborés sans que nous soyons consultés» selon cette source syndicale. Le décret exécutif n° 09-205 du 11 juin 2009, complétant le décret exécutif n° 02-89 du 2 mars 2002 relatif à la durée de travail, au titre du régime spécifique des relations de travail du personnel navigant professionnel de l'aviation civile, est également mis à l'index par les représentants des deux syndicats. Pour rappel, ce décret stipule que, dans le cas d'une exploitation avec un équipage renforcé composé au moins de deux commandants de bord et d'un copilote et où l'exploitant met à la disposition des membres de l'équipage de conduite des facilités de repos séparées du cockpit et isolées des passagers, «la limitation de temps de vol est de douze heures, sous réserve que la période de service de vol ne dépasse pas seize heures si la facilité de repos est constituée d'un siège inclinable, et dix-huit heures si la facilité de repos est constituée d'une couchette». Les membres de l'équipage de conduite doivent se reposer pendant au moins une heure trente minutes en continu au cours du temps de service de vol. Le temps de service de vol au-delà des limites fixées ci-dessus ne peut être prolongé que par l'obtention d'une autorisation délivrée par l'autorité chargée de l'aviation civile. Mais, selon le président du SPLA, ces dispositions sont «en contradiction avec les directives de l'Organisation internationale de l'aviation civile (OIAC) dont l'Algérie est membre» qui recommandent de limiter les heures de vol à cause du stress et de la fatigue qui peuvent être fatals pour la sécurité de l'équipage et des passagers. Un autre point de discorde concerne la période de service de vol (PSV). Celle-ci commence une heure avant le décollage du vol programmé et se termine une demi-heure après l'arrivée du vol.