La jeune malienne F.F. porteuse du VIH qui a tenté de mettre fin à ses jours en se précipitant dans le vide depuis le deuxième étage du service de l'Infectieux après avoir pris connaissance des résultats des tests de dépistage du sida est, selon des malades du service des UMC où elle a été hospitalisée, délaissée. Présentant des fractures au niveau des membres inférieurs provoquées par sa chute, elle est hospitalisée au service de déchoquage des UMC depuis le 19 juillet. Selon certaines sources médicales relevant de ce service, cette jeune femme refuserait toute prise en charge, et s'abstiendrait même de se nourrir. Toutefois, les malades traités au niveau de cette même salle de déchoquage disent, sans réserve aucune, que «c'est le personnel médical qui refuserait sa prise en charge». Certains malades déclareront : «Depuis trois jours qu'elle se trouve au niveau de ce service, elle est livrée à elle-même». Interrogé à ce propos, l'intérimaire du chef de service des UMC du CHU d'Oran dira : «En plus du refus de cette patiente de se prendre en charge, nous ne disposons pas des moyens adéquats à son cas de sidéenne. Pour l'opérer, il nous faut des gangs spéciaux dont nous ne disposons pas. Il s'agit de gangs à triple protection». Notre interlocuteur ajoute que cette patiente ferait même preuve d'une certaine agressivité vis-à-vis de tout soignant ou soignante. A ce même sujet, un représentant de la direction du CHU, en l'occurrence M. Hammadi, dira : «Ce cas est plus que délicat, mais cela ne veut pas dire que cette malade porteuse du VIH va être délaissée. Une équipe de chirurgie en traumatologie a été dépêchée pour la prise en charge de cette malade qui demeure un cas des plus sensibles». Soulignons que le cas de cette malienne sidéenne a été l'occasion pour des praticiens des urgences de soulever le problème épineux du risque de contamination du personnel médical et paramédical. A ce sujet, un médecin de ce service avancera qu'il est temps de prévoir des chambres d'urgences pour des patients présentant des maladies contagieuses. On ne peut faire hospitaliser une sidéenne avec d'autres malades, dira-t-il. Ajoutant qu'un équipement spécialisé doit être dispensé en milieu hospitalier, surtout au niveau des urgences.