Avant même l'arrivée du ramadhan, mois de tous les pics, plusieurs wilayas du pays subissent de plein fouet des coupures intempestives d'électricité. La canicule qui sévit actuellement en Algérie, avec des températures qui frisent les 50 degrés, fait que les climatiseurs, ventilateurs et réfrigérateurs fonctionnement à plein régime, contribuant notamment à l'augmentation de la demande et fragilisant considérablement les capacités d'approvisionnement électrique du pays. Selon la lettre N°6 de Sonelgaz, des pics de consommation exceptionnels ont été enregistrés durant la semaine du 11 au 17 juillet. La puissance maximale appelée (PMA) a atteint 6838 MW la journée du 14 juillet. En une année seulement, l'accroissement de la demande en puissance électrique équivaut à une alimentation d'une ville de la même dimension que le grand Alger. Le rapport du groupe Sonelgaz estime qu'il faut au moins chaque année une centrale de production supplémentaire de la taille de celle de Berrouaghia (500 MW) pour pouvoir couvrir la demande. Par ailleurs, le groupe fait état du changement de la courbe de charge journalière de consommation depuis 3 ans, dans laquelle la pointe du matin rejoint en importance celle du soir. Ceci est confirmé par l'impact important de l'utilisation massive des climatiseurs, notamment l'après-midi, dans les foyers et les administrations. Pour Sonelgaz, satisfaire la demande en électricité en période de pointe nécessite beaucoup de moyens de production qu'il faut faire vite monter en puissance pour un fonctionnement sur une très courte durée. En seulement deux heures de temps, entre 19h 30 et 21h 30, la demande croît de près de 30%, soit 15 MW en moyenne par minute. La Sonelgaz estime, d'autre part, que la plupart des coupures qui ont affecté les clients industriels et domestiques, notamment en cette période de canicule, sont la conséquence de la défaillance des réseaux de distribution moyenne et basse tension et non à des incidents majeurs. La Sonelgaz reconnaît également que ces perturbations sont dues aux agressions multiples sur le réseau (piratage, constructions sous les ouvrages, agression par des engins lors des travaux de chantiers, foudre, chaleur intense, oiseaux etc.). En outre, faute d'assiettes de terrain, le groupe Sonelgaz se plaint de la non obtention des autorisations de passage et l'implantation des postes transformateurs en particulier dans les grandes agglomérations et même chez des particuliers. Sinon la qualité de l'alimentation de plusieurs quartiers continuera à se dégrader. Le groupe Sonelgaz revient en effet sur les cas d'Alger, de Bechar et de Bejaia qui enregistrent des pics de consommation électrique avoisinant les 20 à 35% en une année. Pour faire face à cette forte demande, Sonelgaz décide de renforcer son réseau. Tirant des leçons du black-out de 2003 et des incidents majeurs qu'a connus le système électrique, notamment celui de la déconnexion de trois groupes de la centrale SKH totalisant une perte de 1200 MW, pendant la journée du 15 juillet, les services de Sonelgaz ont mis en place des plans de sauvegarde pour éviter un effondrement partiel ou total du réseau. Il s'agit, notamment, de la mise sur réseau, en un temps très court, de mégacentrales (2x400 MW) et l'introduction d'un nouveau palier de 400 KV qui constitue désormais une véritable dorsale de transport. Enfin, le groupe Sonelgaz s'attèle, en plus du couplage réussi des premiers groupes de turbine à gaz des centrales de Relizane et de Larbaa, à la mi-juillet, pour une capacité de 4x140 MW pour le premier et de 3x154 MW pour le second, dans le cadre du projet global intitulé «plan 2000 MW», à la réalisation de sept centrales électriques de type turbine à gaz. C'est tout l'enjeu de la sécurité du système électrique national!