Le projet du tramway d'Oran, dont des chantiers ont été ouverts çà et là, commence à faire des vagues dans la capitale de l'Ouest. Et pour cause, les travaux semblent à l'arrêt à certains endroits et cela fait craindre bien des désagréments, tout particulièrement en cette saison estivale qui connaît une affluence particulière de touristes. Mais ceux qui ragent encore plus, ce sont les commerçants que la fermeture des artères sur lesquelles sont situés leurs locaux n'arrange pas. C'est le cas de ceux installés à la rue Mohamed-Boudiaf (ex-Mostaganem) qui ont adressé, en date du 1er juillet, des correspondances à l'ensemble des responsables locaux, mettant en avant leur vive désapprobation de la fermeture de la rue à la circulation pour la période prévue de 18 mois. «Dans le cadre des travaux du tramway, il a été décidé la fermeture à la circulation et pour 18 mois de l'importante rue de Mostaganem. Il est utile de vous signaler qu'il s'agit de plusieurs centaines d'établissements qui participent à la politique de l'emploi et à l'économie de notre pays. A ce propos, nous portons à votre connaissance que cette décision va pénaliser l'ensemble de nos commerces et, par conséquent, l'ensemble de nos clients», peut-on lire dans la lettre signée par l'ensemble des commerçants de la rue de Mostaganem au wali et au maire d'Oran ainsi qu'au directeur des Transports. La phase tant appréhendée du centre-ville devra connaître, dès le mois d'Août, le lancement des travaux pour le tracé du tramway. Pour un déroulement de ces travaux dans des conditions acceptables, tout aussi bien pour les ouvriers que pour les engins, il a été décidé lors de réunions de travail et de coordination entre les différents acteurs intervenant dans le projet de la fermeture à la circulation routière pour une durée de 18 mois de la rue de Mostaganem. Connue pour être un axe commerçant d'importance avec ses dizaines d'établissements installés sur toute sa longueur, il a été très difficile pour les commerçants établis d'accepter une telle décision si pénalisante, à propos de laquelle dira un des plus anciens commerçants : «Nous ne contestons pas l'utilité du tramway pour la ville, mais nos commerces vont s'en ressentir. Nous vendons des produits lourds à transporter. Comment allons-nous faire si les véhicules ne peuvent pas accéder à la rue de Mostaganem ?». Les mêmes propos, et les mêmes craintes, sont partagés par ses autres confrères. Mustapha, grossiste en produits électriques, dira : «Une fermeture partielle aurait été juste pour tout le monde. On ne nous a même pas consultés pour une telle décision qui nous touche en premier ressort, bien que l'utilité publique soit prioritaire». C'est dans ce sens que, sur la correspondance adressée aux autorités et responsables locaux, est précisé : «Nous vous prions de bien vouloir envisager la possibilité de revoir la décision pénalisante en présence de nos représentants». Cela étant, un responsable de la division communale de la circulation fera savoir : «A partir du mois d'Août à venir, les travaux seront lancés. Nous envisageons une fermeture partielle, et une commission va être mise en place pour étudier l'éventualité d'un dédommagement des commerçants touchés par la fermeture». Les commerçants, eux, demandent toutefois aux responsables des chantiers de trouver une solution aux horaires de travail fixés, et si possible le travail de nuit ainsi que les week-ends pour accélérer la cadence et éviter les nombreux désagréments causés le jour.