La 13e édition du Salon international de l'automobile d'Alger se tiendra du 30 septembre au 10 octobre 2009 au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger, annonce la société nationale des foires et des expositions. Mais cette fois-ci, ce salon devrait se tenir sous le signe de la déprime du marché et la colère des professionnels de l'automobile qui n'ont pas digéré les nouvelles mesures prise par le gouvernement. En l'occurrence, la suppression du crédit à la consommation qui est le principal moteur de croissance de ce secteur. Cette décision a tôt fait de provoquer l'ire des concessionnaires. En effet, le boom du secteur automobile et les bénéfices énormes amassés par les représentants des toutes marques sont dans une large mesure liés au crédit bancaire. De nombreux algériens, notamment ceux issus de la classe moyenne parmi les fonctionnaires, se sont offert des véhicules grâce au crédit auto. Et l'arrivée sur le marché du géant européenne du crédit à la consommation Cetelem a carrément fait exploser les ventes grâce à des conditions de prêt très avantageuses. On retiendra notamment une rallonge de la durée de remboursement et le volume de l'apport initial qui était à la portée des bourses moyennes. Cette facilité d'accès au crédit a justement dopé un secteur et «démocratisé» la possession d'un véhicule. Pour les concessionnaires, c'était du pain béni avec les chiffres d'affaires extraordinaires qu'ils réalisent. Les maisons mères en tirent elles aussi de substantiels dividendes à travers les transferts de devises alors qu'aucun constructeur n'a jugé utile d'installer en Algérie ne serait-ce qu'une usine de montage des véhicules. Le gouvernement a donc décidé de mettre le holà. Mais cela ne plait pas à tout ce beau monde qui gravite autour de ce marché juteux. C'est ce qui explique la levée de bouclier des concessionnaires qui ont dénoncé la hausse de la taxe sur les véhicules neufs qui concerne les grosses cylindrées, mais surtout la suppression du crédit à la consommation. Cette mesure contenue dans la loi des finances complémentaire va sans doute donner un coup de frein au boom automobile au grand dam des concessionnaires. Et le prochain salon de l'auto risque de se transformer en une simple foire où les visiteurs iront apprécier des yeux les derniers bolides sans pour tuant pouvoir sortir le chéquier. Il faut rappeler que la précédente édition, qui avait regroupé 61 exposants, dont 36 concessionnaires automobiles, six banques et six associations, s'est tenue dans un contexte marqué un marché algérien en plein expansion. L'Algérie a en effet importé l'année dernière 352.315 véhicules contre 217.742 unités en 2007, selon les chiffres des Douanes algériennes. Mais la tendance s'est inversée puisque les importations ont chuté de 10,5% au cours du premier semestre 2009 passant à 153.292 véhicules, contre 171.277 unités durant la même période de 2008, indique mardi un rapport de la même source. La valeur globale des véhicules importés, quant à elle, n'a pas baissé, passant de 128,069 milliards de dinars au 1er semestre 2008 à 142,234 milliards de dinars lors de la même période de 2009, selon les Douanes. Pour les concessionnaires habitués aux commandes fermes lors des précédentes éditions, le 13ème Salon international de l'automobile risque d'être morose.