A quelques jours seulement du mois de Ramadhan, le mois de la Rahma et de la solidarité, les nécessiteux de la ville de Saïda sont invités à déposer leurs dossiers auprès des annexes de la mairie et auprès des comités de leurs quartiers pour bénéficier de cette assistance sociale comme à l'accoutumée. Cependant, cette fois-ci, le dossier demandé est très lourd par rapport aux années précédentes. Les postulants à ce léger couffin qui ne dépasse pas les 1.500 DA en denrées alimentaires (huiles, tomate concentrée, sucre, café et semoule) ou par mandats ne déposaient auparavant que la fiche familiale et une photocopie de la carte nationale d'identité. Selon des présidents de comités des quartiers, de nombreux nécessiteux n'ont pas pu déposer leurs dossiers rien que pour éviter les longues chaînes se formant devant le service de l'état civil pour le retrait des résidences et l'attestation de non affiliation à la CNASAT, surtout en ces jours caniculaires que connaît la wilaya de Saïda. «De plus, dira un chef de famille nécessiteuse, le couffin proposé ne couvre pas même un seul dîner ou une tournée de thé et de café et boissons fraîches que paye un responsable après chaque rupture de jeûne à ses amis et enfants». Certains président de comités de quartier et d'associations humanitaires déclarent que «le dossier demandé cette année n'est pas loin de celui demandé pour un prêt bancaire». Contacté à ce sujet, B. Kada, élu à Saïda, déclare que «les pièces administratives rajoutées aux dossiers permettront de débusque les faux nécessiteux et d'assainir les listes des vrais malheureux». «Les responsables devraient aussi assainir d'autres dossiers lourds», rétorque un père de famille, pauvre, rencontré devant la municipalité à attendre de retirer une attestation de résidence.