Tademaït, ce chef lieu de commune, mitoyen de la RN12 et sis à une quinzaine de km à l'ouest de Tizi Ouzou, a connu après les dernières manifestations contre les incendies d'oliviers, d'autres manifestations, suite à la mort dans un attentat terroriste de quatre jeunes gens. La colère a baissé de plusieurs crans, dans la nuit de lundi dernier, à Tadmaït après la colère qui s'était emparée de la cité, à la mort dans un attentat de quatre jeunes gens du village d'Ichakallen, sis à trois km environ du chef lieu de la commune, Tadmaït. Ces jeunes en colère ont occupé et coupé à la circulation la RN12 à hauteur du barrage fixe de la gendarmerie, obligeant ainsi les agents de la maréchaussée à se retirer afin d'éviter encore d'éventuels drames. Finalement, c'est la «démarche» des sages et des membres du comité du village voisin d'Ichakallen qui ont pris langue avec les manifestants. Ces sages étaient accompagnés de villageois, qui avaient été les témoins impuissants de la scène horrible au cours de laquelle quatre jeunes gens avaient été assassinés. Les témoins ont, sur la foi du serment, affirmé que des terroristes étaient en embuscade sur la route menant au village d'Ichakallen et attendaient le véhicule ravitaillant en fruits et légumes le poste militaire, installé non loin de là. C'est à ce moment là que les quatre jeunes gens qui revenaient du marché, après avoir fait des emplettes pour une fête, sont passés par cette voie et comme leur véhicule ressemblait à celui assurant le ravitaillement du poste militaire, les terroristes ont ouvert le feu en touchant mortellement ces jeunes gens et ont de suite pris la fuite. A souligner qu'après l'horrible découverte des corps criblés de balles de H.C., K.A., A.A. et K.A., les villageois se sont immédiatement rendus auprès des services de sécurité pour les informer. Ils ont attendu ensuite que des troupes soient dépêchées sur les lieux et qu'une enquête soit ouverte. Devant ce qu'ils prirent pour de la «mauvaise volonté», alors que dit-on, il s'agissait plus d'une stratégie des forces de sécurité, car les terroristes attendaient sûrement qu'une patrouille se rende sur les lieux, des jeunes gens se sont donc dirigés vers le barrage fixe de la RN12 à l'entrée ouest de la ville et ont carrément coupé cette importante voie de communication. Cette colère venait juste après le coup de sang de la semaine dernière, lorsque deux gardes communaux, suspectés d'être des pyromanes, avaient été pris sur le fait et tabassés, bien avant même qu'une importante manifestation ne se déclenche dans la cité. Donc après cette colère, la tension était montée d'un cran et des voix se sont élevées pour accuser les forces de l'ordre d'avoir fait une bavure. Même si, dès le départ, des responsables et des sages avaient essayé d'expliquer aux manifestants que le coup était bel et bien signé par les terroristes, les jeunes gens tenaient à en découdre avec les forces de sécurité. Aussitôt, des renforts antiémeutes ont été dépêchés sur les lieux. A noter que les corps des quatre jeunes victimes ont été acheminés vers la morgue du CHU de Tizi-Ouzou par des citoyens à bord d'une ambulance municipale. Tadmaït, après une soirée des plus mouvementées et qui a failli dégénérer, a finalement vu cette ire retomber, grâce aux efforts de tous, notamment les sages du village voisin d'Ichakallen qui ont eu la présence d'esprit de rencontrer, aux côtés de témoins oculaires de cet attentat, les jeunes manifestants. Tadmaït a ainsi retrouvé son calme alors que durant la soirée la tension était à couper au couteau.