A l'approche du mois du jeûne et de la rahma, les marché d'Oran sont exposés plus que jamais à une brusque inflation des prix des légumes qui grimpent ainsi de façon excessive, une situation qui ne cesse de tourmenter le consommateur qui en appelle aux autorités afin que les mesures nécessaires de contrôle et de stabilisation des prix soient prises en cette période traditionnellement choisie par les marchands qui sous de nombreux prétextes s'adonnent à toutes les spéculations sans aucune éthique ni autre respect de leurs concitoyens de l'autre côté de l'étal du chantage… Les marchés ont marqué ainsi, hier encore, une nouvelle hausse des prix des fruits et légumes. «Les fruits et légumes sont en abondance cette année, pourtant il se trouve que certains commerçants les conservent pour les revendre au mois du Ramadhan où les prix atteignent leurs pics maximum», déclare un grossiste du marché central. C'est surtout la pomme de terre qui préoccupe le plus. Alors qu'elle s'affichait entre 22 et 36 DA le kilo en fin de juillet, il est attendu que ces prix connaissent une hausse dans les jours à venir. Ainsi, et selon des sources averties du créneau, ces prix qui vont grimper, dans une première étape, à 40/50 DA le kilo, passeront, dans la seconde, celle coïncidant avec le mois du jeûne et de la rahma, à 60 DA le kilo. La tomate, elle, a atteint les 80 DA/kg au détail, tout comme les carottes dont les prix de cession à la ménagère fluctuent entre 40 et 50 DA/kg. Les poivrons, autre produit de saison, affichent 35 DA au marché de gros de Maraval, et 45/50 DA/kg sur l'étal de détail. Pareil pour les aubergines qui sont cédées par le grossiste à 24 DA/kg et entre 30 et 35 DA par son supplétif du détail. Selon une source avertie du créneau, les produits qui connaissent une hausse lorsqu'il y a un manque sur les marché sont de plus en plus rares et, avec le mois du jeûne et des grandes consommations, finissent par faire l'objet d'une grande demande qui en accélère la consommation. Et l'inflation engendre les grands bénéfices… et les grandes saignées... B. Abdelkader, marchand au détail au marché du «taureau», proche des arènes d'Eckmühl, rappelle : «Les prix ne sont jamais stables durant la période du jeûne… En tant que commerçant, on peut s'attendre à tout, sauf à la baisse des prix des fruits et légumes durant les premiers jours du mois sacré. C'est pour cela que nous achetons de grosses quantités de pomme de terre et les conservons pour les vendre ensuite à des prix abordables convenant aux consommateurs… Quant aux produits périssables tels que la tomate, nous sommes obligés de les acheter au marché de gros à des prix doublés». Un citoyen surpris en train d'acheter deux caisses de pomme de terre déclare : «L'inflation des prix nous pousse, en tant que grande famille, à acheter les légumes et autres produits consommables en gros, et de les distribuer ensuite à chaque petite famille, selon les besoins de celles-ci car, en achetant à des prix de gros, on arrive à épargner quelques sous». Notre interlocuteur qui agrippe une caisse ajoute : «C'est le manque de concurrence et l'absence de contrôle qui causent l'inflation des prix des légumes… Mais on se demande pourquoi cette hausse n'a lieu qu'au mois de Ramadhan et les périodes de festivités, alors que nous consommons régulièrement ces produits tout au long de l'année ?...» Devant une telle situation de mépris des règles, le consommateur n'a plus qu'à souhaiter que les services de contrôle des prix sévissent contre les commerçants spéculateurs pour mettre un terme à ces us de la honte qui constituent un véritable sacrilège en ce mois du jeûne et de la rahma si craint par les petites bourses.