D'anciens patriotes appartenant à différents groupes (GCV, GLD et AD), domiciliés dans les diverses communes de la wilaya de Sidi bel-Abbès, viennent d'adresser une lettre au président de la République dans laquelle ils l'interpellent afin de revoir leurs cas. Suite aux dernières décisions, prises lors du conseil ministériel du 21 juillet, en faveur des volontaires activant encore aux côtés des forces militaires et des éléments de l'ANP déclarés victimes du terrorisme, ils soulignent, non sans amertume: «Nous avons le vif regret de vous faire part de notre grande déception de savoir que nous avons été lésés dans nos droits absolus et avons été mis à l'abandon.» «Pourtant, rappellent ces jeunes anciens volontaires de Mérine qui versent déjà dans le désespoir, lors de la campagne électorale présidentielle, les fidèles partisans et autres orateurs n'ont jamais cessé de nous jeter des fleurs et nous arroser ainsi de leurs beaux discours, en nous déclarant solennellement que les patriotes ayant pris part à la lutte anti-terroriste seront réhabilités dans leurs droits et bien pris socialement en charge par les pouvoirs publics en guise de reconnaissance». «L'amélioration et/ou la revalorisation des indemnités versées aux patriotes, travaillant actuellement au sein des rangs militaires ou celles accordées aux soldats, victimes du terrorisme, poursuivent d'autres anciens éléments de groupes anti-terroristes de Télagh, aurait été, à nos yeux, une décision mûrement réfléchie. Néanmoins, nous aurions voulu qu'elle soit généralisée, sachant que dans la seule wilaya de Sidi Bel-Abbès, on notait la présence de plus de 12.000 volontaires, toutes catégories confondues, qui avaient pris les armes pour se consacrer plus efficacement à assurer la sécurité des biens de l'Etat et des citoyens. D'autant plus que, durant cette lutte acharnée déclarée contre les criminels, ils n'avaient rien perçu alors que ceux qui se trouvaient dans l'autre camp, se permettaient même de se prévaloir les mêmes droits que les «défenseurs» de l'Algérie profonde». «Un statut particulier, soulignent des citoyens de Mézaourou et Teghalimet, serait également nécessaire afin de garantir les droits de tout un chacun». Il faut rappeler que les éléments de ces groupes anti-terroristes dont il ne reste que 500, aujourd'hui encore en activité dans la Mekerra, étaient mis en place, particulièrement dans les zones rurales, isolées et pratiquement abandonnées ou livrées à leur sort, à l'image de Oued Taourirt, Tefessour, Mérine, Télagh, Mézaourou, Sidi Ali Benyoub… Ils n'avaient d'autre choix que de s'auto-défendre en s'organisant en groupes homogènes, appelés à participer dans des opérations de ratissage, à assurer la garde dans des guérites érigées dans ces localités et effectuer des patrouilles, de jour comme de nuit. Dans une communication téléphonique, le premier responsable de l'organisation régionale de défense des patriotes, appelle les plaignants à patienter davantage, car, conclura-t-il en rassurant, des sommes colossales, estimées à des centaines de milliards, seraient prêtes à être débloquées par l'état au profit des anciens éléments de groupes armés contre les terroristes».