Le retard qu'accuse la livraison de certains travaux de réfection et de réaménagement en cours de réalisation dans certains services du CHU d'Oran, suscite le mécontentement, voire l'indignation des personnels médical et paramédical et surtout celle des malades et leurs proches. Tout le monde se plaint du véritable malaise engendré par ces travaux de réfection et dont certains sont même en suspens. Le service des maladies pneumo-phtisiologiques, celui des urgences médicochirurgicales, celui de l'infectieux et celui des maladies mentales se sont transformés en des chantiers à ciel ouvert. «Les malades et le personnel ont été transférés vers une autre structure alors que les travaux n'avaient même pas été lancés. C'est une situation qui suscite de nombreuses interrogations, surtout lorsqu'on sait que le projet du lancement de la réfection avait été lancé au début de l'année en cours et même les entreprises chargées de le réaliser avaient été sélectionnées. Franchement, cette situation nous inquiète et risque d'entraver notre travail. La structure est dans un état catastrophique», affirment des médecins exerçant au pavillon 35. Pour ce qui est de la situation au niveau du service des maladies pneumo-phtisiologiques, l'un des infirmiers dira: «La structure fonctionne dans des conditions catastrophiques. Le personnel médical et paramédical ne supporte plus cette situation.» «Pour les malades et leurs proches, poursuit-il, la situation est beaucoup plus compliquée, d'autant plus que les travaux de réfection sont actuellement à l'arrêt. L'on croit savoir que les entreprises privées qui assuraient la réalisation de ces travaux ont été remplacées par d'autres publiques. Celles-ci auraient demandé à être réglées avant l'achèvement des travaux de réfection». «Je porte à votre connaissance que cette structure a bénéficié d'une opération similaire, il y a cinq ans de cela», dira cet infirmier avant d'ajouter: «Nous travaillons dans un cadre insalubre, dégradé. Ce sont les entreprises qui assuraient la réfection de ce service qui sont à l'origine de cette situation. Elles ont laissé derrière elles, les détritus et les restes du chantier de réfection, ce qui a davantage compliqué la situation.» Idem pour le service des urgences pneumologiques. Un médecin déclare sous le couvert de l'anonymat: «Les conditions de travail au service des urgences sont insoutenables. Manque de literie, insalubrité… Les odeurs nauséabondes qui se dégagent de tous les coins de ce pavillon, étouffent les malades.» Quant aux familles des malades, ils se plaignent surtout de la surcharge des structures d'accueil dans ce service. Au niveau du service des urgences médicochirurgicales, des parents de malades ont appelé le wali d'Oran à intervenir afin de mettre un terme à cette situation caractérisant le service et qu'ils qualifient de catastrophique. Parmi eux, Larbi A., âgé de 60 ans et habitant le quartier des Planteurs. Il dira: «Ces travaux de réfection ont créé un sentiment de malaise à ceux qui viennent rendre visite aux malades. Ici, tout le monde se plaint des conséquences néfastes engendrées par ces travaux qui touchent le revêtement du sol, l'installation des vitraux, le ravalement… Le plus grave dans cette situation réside dans le suspens de ces travaux. On ne sait ni quand ils vont reprendre ni quand ils seront achevés. Et ces conditions-là ne favorisent certainement pas le rétablissement des malades hospitalisés.» Sur cette situation, les médecins aux UMC révèlent: «Les travaux ont été lancés, il y a six mois de cela et ils devaient être livrés avant le ramadan. Actuellement, ils sont carrément à l'arrêt.» Du côté de la direction générale de l'hôpital, son secrétaire général dira: «Ce retard est surtout dû aux démarches administratives qui ont pris beaucoup de temps. Il s'agit d'opérations grandioses qui nécessitent de grands budgets. L'achèvement de certains travaux d'envergure requiert le soutien financier du ministère de la tutelle. Et je tiens à vous informer que les travaux ont été relancés, vu que les démarches administratives ont été finalisées. Je porte aussi à votre connaissance que le taux d'avancement des travaux au niveau du service des UMC est estimé à 80%. S'agissant des travaux de réfection, lancés au profit du service pneumo-phtisiologique, ils sont entravés par les procédures administratives qui seront prochainement libérées. Quant au service des maladies mentales, le marché d'attribution de ces travaux est entre les mains du comité des marchés. S'agissant du service de l'infectieux, les travaux avancent et il a atteint un taux appréciable. Nous allons prochainement lancer d'autres projets de réaménagement concernant d'autres structures, dont le parking des ambulances.»