Le retard accusé dans la distribution des 2.000 logements sociaux nourrit l'angoisse et l'inquiétude de centaines de familles qui rêvent, depuis des années, de se voir attribuer un toit décent dans le cadre de ce programme. Ce dernier devait être libéré au courant du mois de juin écoulé, révèlent des sources responsables. C'est donc la grande confusion au niveau des communes concernées par ce retard, à savoir Oran, Mers El-Kébir, Sidi Chami et Misserghine. En effet, des milliers de citoyens postulant à ces logements, attendent impatiemment de voir leurs noms portés sur les listes des bénéficiaires. «Les seuls logements attribués sont ceux qui ont profité aux occupants de constructions illicites érigées sur l'axe officiel qu'emprunteront les délégations participant au Congrès du GNL 16», affirment certains citoyens. «Nous nous sommes réellement réjouis à l'initiative de la réouverture du bureau du logement social communal à Gambetta. Nous y avions déposé nos dossiers dans les années 70 et depuis, aucune nouvelle n'est venue pour soulager une souffrance qui dure depuis plus d'une trentaine d'années. Sincèrement, je trouve que c'est inconcevable qu'un citoyen légaliste et ouvrant droit à un logement social, soit lésé par rapport à un autre qui, de surcroît, a construit illicitement afin de bénéficier d'un logement social qui ne lui revient pas forcément de droit. Tout le monde sait que nombreux, parmi les habitants de ces constructions illicites, possèdent des biens immobiliers dans leur ville d'origine ou au nom de leurs épouses ou de leurs enfants», dira M. Yassine, un postulant au logement social. De son côté, Mustapha M., un habitant d'El Hamri dira: «J'habite une location depuis une vingtaine d'années et j'ai déposé plusieurs demandes pour l'octroi d'un logement social, mais qui sont restées sans suite, à ce jour. Notre maison menace ruine et risque de s'effondrer à n'importe quel moment, alors que les logements neufs profitent injustement à d'autres. Je suis natif d'Oran et je ne pourrais jamais recourir à des ruses en construisant une baraque pour «arracher» un logement, qui me revient de droit.» De son côté, un membre de la famille A. Mokhtar qui partage les mêmes circonstances, dira: «Nous habitons à Kouchet El Djir, depuis 36 ans et notre maison est privée d'aération. Tous les membres de ma famille souffrent d'allergie et d'asthme, vu le taux élevé d'humidité qui domine dans cette bâtisse.» puis d'ajouter: «Le fait d'habiter au rez-de-chaussée, nous expose à des risques d'inondation pendant l'hiver, notamment, avec les infiltrations des eaux usées rejetées par les canalisations sanitaires, ce qui a rapidement alimenté la vétusté des murs et des plafonds. Plus grave encore, ce sont les eaux usées qui s'infiltrent à l'intérieur de nos maisons et présentent des risques énormes pour l'ensemble des habitants. La détérioration de la structure devient alarmante et expose la vie de tous ses habitants au danger. D'ailleurs, nous évitons de dormir de crainte qu'un effondrement ne nous surprenne.» Un autre habitant du quartier Médioni, ne manquera pas de rappeler les propos tenus par le ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès et qui s'est engagé à faire reloger les habitants du quartier d'El Hamri, après le décès dramatique des 03 membres d'une même famille, écrasés sous les décombres de leur propre toit. Le directeur de l'OPGI d'Oran a tenu à souligner: «Oran compte parmi les wilayas qui bénéficient de quotas importants de logements sociaux. Pour la seule période s'étalant entre 2004 et 2008, nous avons livré plus de 8.271 unités dont 2.576 de formule LSP. Un programme de 2.000 logements est livré et attend la distribution.»