Même si l'augmentation du SNMG est une question acquise, suite aux instructions du président de la République, le patronat entend lier la question à l'environnement direct de l'entreprise. Il entend, en tout cas, peser de tout son poids, lors de la tripartite, «pour que ces augmentations n'aient pas de graves répercussions sur l'avenir des entreprises». "Si l'on parle d'augmentation des salaires, cela suppose que l'entreprise peut tourner dans le cadre d'un environnement serein, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui". Pour le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), "c'est la nouvelle donne, née de la loi de Finances complémentaire, qui pose véritablement un problème de la viabilité de l'entreprise". Et si d'aucuns parlent d'une augmentation inéluctable, les patrons, eux, préfèrent prendre la chose avec des pincettes. "On doit lier l'avenir de l'entreprise à la situation actuelle. On ne peut pas donner des augmentations tant qu'on ne sait pas si l'entreprise est viable à travers les dernières mesures annoncées par le gouvernement". Les chefs d'entreprise considèrent que les dernières décisions, prises dans le cadre de la loi de Finances complémentaire, sont un frein à leur avancée". Pour sa part, la vice-présidente de la Confédération du patronat algérien (CPA) entend faire des propositions dans le cadre de l'augmentation des salaires. "Nous allons proposer une catégorisation du personnel. Les rémunérations doivent être liées à la nature du travail et à la rentabilité. Nous allons également poser le problème de la fiscalité et du niveau d'inflation", a fait savoir Sarah Hassam. Même son de cloche chez l'association SEVE des femmes chefs d'entreprise qui estime que les patrons n'ont pas intérêt à ce que le pouvoir d'achat se détériore. "L'augmentation du SNMG n'est pas une question isolée. On ne peut pas dire simplement que les choses vont se faire aussi facilement que ça. Aujourd'hui, l'entreprise vit des difficultés énormes", a indiqué Yasmine Taya, la présidente de l'association. L'augmentation du SNMG, qui n'a, au fait, aucune relation avec l'amélioration du pouvoir d'achat, est une promesse faite par le président de la République lors de sa campagne électorale. L'UGTA s'est déjà mise au travail avec l'installation d'un groupe de travail qui planche sur le salaire moyen type d'une famille algérienne. Selon le chargé de la communication de la centrale syndicale, l'UGTA avait demandé, sans succès, l'augmentation du plafond du seuil minimum des salaires de la fonction publique à 15.000 da. Une question qui sera reposée lors de la prochaine rencontre. Il considère que le SNMG qui ne dépasse pas les 12.000 da est le "plus bas" par rapport à celui en vigueur dans les pays voisins. Dans une étude en 2005, l'UGTA a estimé le salaire moyen pour une famille algérienne à 24.700 dinars.