Le gouvernement a déjà provisionné l'augmentation des salaires dans la loi de finances de 2010 votée hier à l'APN. L'Ugta veut une augmentation du Salaire national minimum garanti de 3000 dinars. Ainsi, les travailleurs auront droit à un Smig de 15.000 DA. Il n'est pas du tout certain que cette doléance soit entendue par tout le monde. A commencer par le patronat. D'ailleurs, le président de la Confédération algérienne du patronat trouve indécent de se prononcer sur l'issue d'une négociation avant même qu'elle ne débute. Une réunion tripartite est prévue aujourd'hui à Alger entre les syndicats du patronat, l'Ugta et le gouvernement. Un des points inscrits à l'ordre du jour est celui de l'augmentation du Snmg. Il ne s'agit plus de discuter du principe qui est déjà acquis depuis février dernier suite à une annonce faite par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika à Arzew à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la création de l'Ugta. Habituellement, le Snmg est augmenté de 2000 dinars lors des différentes tripartites. Aujourd'hui, le secrétaire national de l'Ugta chargé de l'information, Abdelkader Malki, espère que la générosité des patrons privés et de l'Etat soit plus importante. Le gouvernement a déjà provisionné l'augmentation des salaires dans la loi de finances de 2010 votée hier à l'APN. Cette dotation n'est qu'une prévision de dépense, selon le président de la CAP. Elle pourrait être revue à la hausse en jouant sur le transfert de crédits d'un chapitre à l'autre. Donc, rien n'est encore joué à ce sujet. Les allocations familiales sont un autre dossier inscrit à l'ordre du jour. Le gouvernement et l'Ugta souhaitent que les patrons puissent prendre en charge la totalité de cette prestation. Argument de Malki: les entreprises, notamment étrangères, en citant Djezzy, sont parfaitement capables d'honorer cette cotisation et il n'y pas de raison pour que ce soit l'Etat qui en paie le montant. L'avis du patronat est différent, selon les déclarations de Boualem M'rakech, président de la CAP. L'autre point intéressant les travailleurs à être inscrit à l'ordre du jour est celui relatif à la révision de l'article 67 bis de la loi sur les relations du travail afin de découpler les primes et indemnités de l'assiette soumise à l'impôt. De toute façon, le patronat n'est pas opposé à l'augmentation du pouvoir d'achat des travailleurs. Une étude a même été conduite par la CAP dans ce sens en se basant sur plusieurs indices économiques comme l'inflation. Mais c'est à une véritable qualification des postes qu'il faut procéder pour que le pays puisse disposer d'une politique salariale. La productivité est un autre indice qui conditionne l'augmentation des salaires. Selon les prévisions de l'Ugta, pour vivre décemment, il faut 3 millions de centimes par mois pour une famille de cinq membres. Le Snmg est actuellement de 12.000 dinars par mois. Pour l'instant, M'rakach ne veut avancer aucun chiffre sur le Snmg. C'est une question qui se réglera en négociation. C'est la même chose pour les dossiers qui concernent l'entreprise. Mais pour rester dans le domaine social, il faut savoir que le Code du travail a été retiré de l'ordre du jour de la tripartite. Selon Malki, il faut que le texte soit négocié avec le gouvernement et le patronat avant d'être soumis à une rencontre de ce type. Ce n'est pas le cas pour l'étude de l'environnement des entreprises. D'ailleurs, le système financier et bancaire sera abordé en présence de Abderrahmane Benkhalfa, du ministre des Finances et des patrons des holdings publics. Les patrons espèrent des gestes similaires à ceux consentis aux agriculteurs et aux entreprises publiques ou un effacement partiel des dettes et d'autres dispositifs pour son aménagement. La loi de finances complémentaire risque également de faire irruption lors de cette réunion. Les patrons comptent redire tout le mal qu'ils pensent des dispositions de ce document publié depuis juillet dernier. L'impact négatif sur les entreprises privées devra être signalé. Quant aux sociétés publiques, il s'agira d'aborder leur assainissement ainsi que les salaires impayés. Un bilan du pacte économique et social sera établi lors de la tripartite, à la demande du gouvernement. Quant à son prolongement, rien n'est encore décidé. Ce sera fait, mais sans les syndicats autonomes qui crient leur opposition aujourd'hui même aux alentours du lieu de la rencontre à El Biar. Enfin, il est à signaler que les mutuelles sociales figurent aussi au programme de la tripartite.