La rentrée sociale sera marquée par la question de l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens. A cet effet, et en perspective de la prochaine tripartite prévue à la rentrée sociale, les organisations patronales préparent les dossiers qu'elles soumettront aux deux autres partenaires que sont le gouvernement et la centrale syndicale (UGTA). La revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) sera, incontestablement, la principale revendication. Il faut dire que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait annoncé, le 24 février dernier, une révision à la hausse de ce salaire en laissant, bien sûr, le soin aux partenaires sociaux, gouvernement, UGTA et patronat, de fixer la valeur de cette augmentation lors de la prochaine tripartite. Dans cette optique, l'UGTA semble avoir d'ores et déjà dévoué le dossier relatif à cette question. En effet, cette dernière s'apprêterait à revendiquer un SNMG de 20.000 DA. Par ailleurs, ceci n'est pas le cas pour les organisations patronales. Pour Habib Youcefi, le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens, «si l'augmentation du SNMG est acquise il faut voir comment la chose va se faire», «lorsqu'on parle d'une augmentation du pouvoir d'achat ou du salaire, on augmente le SNMG, mais le problème c'est que l'environnement de l'entreprise n'est pas favorable.» En effet, le patronat est en train de constituer des commissions pour formuler des propositions qui seront soumises à la prochaine tripartite qui le regroupera avec le gouvernement et l'UGTA. A la Confédération du patronat algérien (CAP), on affirme que le salaire national minimum garanti sera parmi les points les plus discutés lors de cette réunion. A ce titre, la question des salaires ne doit pas être isolée du contexte économique et notamment de la notion du pouvoir d'achat et celle de la productivité. Du côté de la Confédération algérienne du patronat (CAP), on va plus loin en estimant que la relation entre les chefs d'entreprise et les travailleurs ne doit pas être dépourvue d'éthique, même en ce qui concerne les salaires. Dans cette optique, Sara Hassane, vice-présidente de la CAP, estime que «le pouvoir d'achat doit être fort, mais aussi l'entreprise l'augmentation de salaire fait partie d'un processus de négociation.» La donne liée au salaire constitue un point sur lequel focalise le patronat, car il est au cœur de la relation de travail. l'augmentation des salaires doit être précédée de la mise en place des véritables dispositifs de politique salariale. Il s'agit, ajoute-t-elle, de payer les employés en conséquence de leur travail. Pour ce faire, le premier responsable du patronat plaide pour la détermination des catégories d'emplois et de classifier les employés en fonction de leur grade et expérience. Pour sa part, l'économiste et vice-président du Conseil national économique et social a estimé que «l'inflation fait chuter le pouvoir d'achat des Algériens, mais ce n'est pas le cas pour l'Algérie puisque l'inflation est maîtrisée». Pour M'Kedeche «le SNMG qui existe actuellement doit être revu à la hausse.» Toutefois, quelques événements majeurs démontre la fragilité des bourses des citoyens. C'est le cas durant le mois de Ramadhan et de la rentrée scolaire. Les salaires sont tellement insuffisants pour faire face aux dépenses des familles, le gouvernement a mis en place des mécanismes pour aider celles qui sont les plus démunies. Tous les avis des spécialistes, y compris les rapports du Conseil national économique et social, sont unanimes à dire que la pauvreté guette toujours les foyers algériens. Hamid S.