La deuxième édition du Festival de la chanson et de la musique oranaise, qui s'est déroulée du 26 au 31 août, au Théâtre de verdure Chekroun Hasni, a connu son épilogue, avant-hier soir, à partir de 23 heures. C'est au chantre d'Oran, le chanteur Houari Benchenet, qu'est revenu le privilège, comme lors de la précédente édition, de clôturer, par un récital, cette édition du Festival qui aura été dédiée à deux figures de proue du patrimoine culturel oranais disparus prématurément: M'Hamed Benzerga, précurseur de la chanson oranaise sentimentale et Ahmed Sabeur, chanteur réputé pour son engagement. L'interprète de «Arsam Wahran» a eu l'occasion, dans son tour de chant, de présenter au public des titres de son répertoire ainsi que des chansons inédites de son nouvel album, qui comporte un titre en hommage au parcours artistique de Ahmed Wahby. La cérémonie de clôture a été également marquée par la remise des prix aux lauréats du concours, inscrit au programme du festival. Cette deuxième édition du Festival de la chanson oranaise, dont l'objectif affiché est de faire recouvrer à ce genre musical sa gloire perdue, ne semble pas avoir retenu les faveurs du public qui, s'effilochait chaque soirée au fil des heures et de la presse qui y a vu la reconduction des mêmes erreurs que lors de la précédente édition. Parmi les griefs retenus, on évoque un manque de professionnalisation, une déficience en matière de communication et la fâcheuse tendance des participants à reprendre systématiquement des chansons de grands maîtres, au détriment de la création, ce qui ne participe pas à la promotion de la chanson oranaise telle qu'il est attendu d'un tel événement. Les chansons inédites ont été quasi absentes lors de cette édition, en dépit des conditions imposées aux participants par le règlement. Une prescription qui aura été occultée par tous les chanteurs qui se sont relayé sur scène. L'argument invoqué résiderait dans le court délai imparti à l'orchestre pour se familiariser avec les partitions musicales. Cependant le déroulement du festival aura été agrémenté par quelques satisfactions, notamment lors de la quatrième soirée où le duo Houari Mesri proposera au public une chanson inachevée, intitulée «El-Assala», un hymne à Oran et écrite par le parolier, Belhadri, à l'occasion de ce Festival. La première aura été la remarquable prestation de la formation musicale, Nour El-Bilad de Relizane qui a accompagné les cinq concurrents de cette ville. Un orchestre d'une trentaine de musiciens dirigé avec brio par le vétéran Berini Bouabdallah qui a admirablement surpris l'assistance. Le deuxième fait notable est le tour de chant du Cheïkh Mazouzi, l'homme à la voix métallique, qui a fait tanguer le public du Théâtre de verdure par des chansons au rythme entraînant, à l'instar de «Galbi tfakar laoutan ouel hana», «Chira li nebghiha» ou sa version personnelle de «Arsam wahran».