Les antennes paraboliques seront supprimées? Oui, c'est apparemment sérieux cette fois puisque c'est le ministre directement concerné, à savoir celui de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication qui le dit. «Il faut en finir ave ces antennes le plus vite possible», s'est écrié Hamid Bessalah, jeudi dernier, à la face des journalistes, peu emballés par un discours qui sent le déjà entendu. Mais cette fois-ci, l'engagement de Hamid Bessalah a pris valeur de sentence et de décision. Et il a présenté un argument en fibre optique! Le ministre a promis, ce week-end, de généraliser l'utilisation de la fibre optique pour mettre l'Algérie à niveau de ce qui se fait ailleurs. C'est ce qu'il a déclaré à l'occasion d'une cérémonie de mise en service de la fibre optique à la Cité Mokhtar Zerhouni (commune de Mohammadia) et celle des 1.000 logements à Aïn-Benian. Au-delà du fait que la fibre optique constitue aujourd'hui le nec plus ultra de la technologie dans la réception satellitaire, le ministre n'a pas caché sa volonté, lui aussi, de stopper la «prolifération» des antennes paraboliques. Le mot est lâché, le ministre considère ces antennes qui enlaidissent les toits et les façades des immeubles comme un phénomène hideux qu'il faut éradiquer. Et Hamid Bessalah dispose de moyens, contrairement à ses prédécesseurs qui se répandaient en incantations. La technologie de la fibre optique sera généralisée à toutes les nouvelles constructions, notamment dans les villes. L'objectif, d'après Bessalah, est «d'améliorer l'environnement de vie des citoyens, en se débarrassant des antennes paraboliques individuelles qui gâchent le paysage de nos villes et de nos villages». Le ministre n'a pas précisé pour autant comment il va procéder pour entamer son plan anti-paraboles. On se rappelle qu'au mois de mars dernier, le même ministre de la Poste et des Technologies de l'information de la Communication avait promis de sévir contre les antennes paraboliques. Et le fait qu'il en reparle maintenant est peut-être une preuve que le chef du gouvernement lui a donné le feu vert et la carte blanche pour… crypter les programmes reçus via les antennes paraboliques. L'autre argument qui montre cette volonté du gouvernement d'en finir avec ces images détestables des façades de nos immeubles est le fait que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme apporte également sa touche. Noureddine Moussa a promis récemment de modifier les cahiers des charges des constructions et d'intégrer de manière obligatoire des réseaux de réception satellitaire qui permettent d'éviter le recours aux antennes paraboliques. Certaines sources évoquent même un décret exécutif du département de Hamid Bessalah qui interdirait définitivement l'installation des fameuses antennes ayant pris «possession» des toits de nos immeubles et de nos maisons depuis les années 84-85. Selon les estimations, le nombre de foyers «parabolés» culmine à 15 millions, ce qui fait de l'Algérie le pays le plus «branché» au monde. C'est dire que les pouvoirs publics devraient trouver une autre solution moins «laide» pour répondre aux desiderata d'un public algérien ayant tellement pris goût aux programmes de la «parabole» qu'il aura du mal à s'en séparer.