Bon nombre d'abonnés de l'ADE qui n'ont pas réglé leurs factures de consommation d'eau courante, sont sommés par voie d'huissier par les responsables de cette entreprise chargée de la gestion et de la distribution de l'eau dans la wilaya de Chlef. Cette procédure n'est guère appréciée par les citoyens rencontrés au niveau du bureau de l'huissier de justice M.Y., chargé par l'ADE du recouvrement de ses créances impayées. «On nous somme de payer une eau qui ne coule plus dans nos robinets, s'exclame G. Mohamed. Pour en avoir, nous avons toujours recours aux citernes tractables que nous payons à 600 dinars et quand il arrive rarement que l'eau de l'ADE coule de nos robinets, elle s'avère de très mauvaise qualité voire dangereuse à la consommation». Pour C. Mustapha, «les abonnés de certaines zones ou quartiers qui ont l'habitude de consommer de l'eau provenant des forages, sont désagréablement surpris de son goût détestable, depuis qu'elle est mélangée à celle provenant du barrage de Sidi-Yacoub. L'odeur nauséabonde qui se dégage du robinet nous dissuade de l'utiliser même pour la préparation culinaire, alors que l'ADE atteste de sa «bonne qualité», s'est-il insurgé. Pour l'instant, ces citoyens affirment acheter leur eau «en dehors du circuit de l'ADE». Dans un autre contexte, plusieurs citoyens s'estiment lésés par le fait qu'ils sont facturés au forfait fixé à plus de 1.400Da et réclament à l'ADE l'installation de compteurs individuels. De leur côté, les responsables de l'ADE considèrent qu'ils n'arrivent pas à supporter les différentes charges, à cause des créances non recouvrées. Il semble même qu'ils ne soient pas au bout de leur peine, à cause des fréquentes fuites laissées couler à leur guise sans que personne ne réagit au sein de cette entreprise. «Si les interventions se font, c'est uniquement pour faire du rafistolage», souligne l'un de nos interlocuteurs. «Ceci, en dépit des moyens humains et matériels dont l'ADE dispose, au vu des nombreux véhicules portant son sigle et qui sillonnent les rues de la ville», remarque Mustapha.