C'est une soirée musicale électrique qu'aura vécu le conservatoire municipal Ahmed Wahby, jeudi en soirée, aux rythmes du flamenco à la faveur du concert donné par le groupe féminin andalou de Séville, Malasangre. Prévu initialement en plein air au Théâtre de verdure Hasni-Chekroun, le concert de flamenco, qui a été déplacé au pied levé au conservatoire municipal de la ville, du fait d'une météo capricieuse, clôturait en apothéose le programme culturel «Nuits du ramadhan» élaboré, pour la première fois, par l'Institut Cervantès d'Oran et qui s'articulait autour d'un cycle de projection cinématographiques, des conférences et des concerts de musique. Dans sa brève allocution en préambule où il donnera rendez-vous pour d'autres événements culturels après le mois sacré, Javier Galban, le directeur de la représentation culturelle espagnole d'Oran, annonçait «une soirée magique» avec une formation féminine qui pratique un genre musical hybride et très enjoué, basé sur la fusion de musique du monde, se distingue du flamenco traditionnel. Créé en 2005, le groupe Malasangre, qui doit son nom au métissage des cultures qui caractérisent l'Andalousie, est composé de cinq éléments féminins pratiquement d'une même famille (trois sœurs, une cousine et une amie) et pratique un genre de musique qui privilégie le spectacle et la fête. L'échange et le dialogue des cultures par la musique et la chanson. Tels seront les véritables sens à donner à ce remarquable récital qui a su conquérir le cœur des mélomanes oranais. Sur la scène du magnifique bijou architectural qu'est le conservatoire, cinq filles, vêtues du traditionnel costume de flamenco (fleur à la chevelure, châle et robe sans manches, aux couleurs vives, qui moule le haut du corps pour s'évaser vers le bas muni de volants) avec pour seul instruments la guitare, le cajon (caisse à percussion) et des castagnettes feront vibrer le public au cours d'un récital d'une heure environ, au gré avec un florilège de chansons puisées dans le patrimoine flamenco traditionnel, de poèmes de Garcia Lorca ou de textes de leur composition. Chaque chanson sera précédée d'une présentation en espagnol qui ne manquait pas d'humour. Le public oranais, conquis par le brio du groupe sévillan, se laissera emporter par les rythmes entraînants, reprendra en chœur quelques refrains à la demande du groupe et exprimera à chaque fois son ravissement par un tonnerre d'applaudissements et de sifflets à la fin de chaque chanson. Par intermittence, un encouragement en espagnol fusera de la salle archicomble. Le groupe andalou visiblement ému par l'adhésion chaleureuse du public clôturera son récital par une chanson avec les castagnettes pour seul accompagnement. A la fin du récital, la formation féminine sévillane sera assiégée par une nuée d'admirateurs séduits par la prestation pour solliciter des autographes ou immortaliser le moment par des photos souvenir.