Un groupe d'escrocs a ciblé, mercredi dernier, à la Cité Jean de la Fontaine, une veuve, mère de trois enfants avec qui elle partage un quatre mètres carrés dans une cave. Butin de l'escroquerie: une alliance et une chaîne en or. «Ce n'est pas tant l'arnaque et le tour qu'on m'a joué qui m'ont dérangé. Dans ma vie, j'ai été confrontée à plus de drames. Ce qui m'a le plus fait mal c'est la bague qui m'a été retirée des doigts et cette alliance est l'unique bien que je garde de mon défunt époux, que Dieu leur pardonnes.» C'est avec la naïveté que lui connaissent tous les habitants de la Cité Jean de la Fontaine, dans le secteur de Gambetta, que Fatiha tiendra ces propos, quelques heures après avoir été escroquée et menées en bateau par deux hommes et une femme venus en voiture faire leur numéro à une malheureuse veuve. Les trois individus se sont présentés à la victime, lui expliquant qu'ils viennent, au nom des fidèles de la mosquée, s'enquérir de la situation des familles démunies durant ce mois de ramadhan. La petite fille de la victime dira à ce propos: «La femme, qui est entrée, a dû s'apercevoir que nous ne possédons aucun bien de valeur. Nous vivons de ce que nous apportent des âmes charitables.» Les escrocs devaient ensuite demander à la femme de les accompagner à la mosquée afin de bénéficier de quelques produits alimentaires et d'effets vestimentaires, tout en exigeant d'elle une copie de la carte d'identité. De la sorte la ruse passait bien. Arrivés devant la supposée mosquée, la femme est invitée à rentrer à l'intérieur afin de bénéficier des dons promis. C'est à ce moment que la femme intervient en lui précisant qu'il était plus sage d'enlever sa bague et la chaîne qu'elle portait au cou pour paraître vraiment dans le besoin. Naïve, la veuve s'exécute et remet les bijoux à la «bienfaitrice» qui venait d'arriver avec ses acolytes à leurs tristes fins. La victime est alors priée d'entrer dans la mosquée. Les trois escrocs, eux, ont pris la fuite en emportant la bague et la chaîne en or. Ce n'est qu'à l'intérieur de la mosquée que la femme se rend compte qu'elle venait de se faire escroquer et qu'elle a été délestée de ses seuls biens. En effet, à la mosquée, on lui assure qu'aucune action de bienfaisance n'y est initiée. La veuve se terre alors dans un profond silence jusqu'à son retour dans la cave de quatre mètres carrées qu'elle occupe, où ses trois enfants attendaient de la voir revenir avec des paquets et des bonnes surprises. C'est une mère meurtrie qui est revenue les mains vides. L'histoire a fait le tour de la Cité jean de la Fontaine et une plainte a été déposée. Mais comme le fera remarquer cette voisine, «les escrocs sans aucun scrupules s'attaquent maintenant à des personnes vulnérables et rien ne les arrêtent, pas même le mois de Ramadhan».