Beaucoup de citoyens, qui se sont rendus hier, aux marchés d'El Bahia, sont retournés chez eux bredouilles, vu que la plupart des commerçants ont cru bon de rallonger la fête de l'Aïd. De ce fait, un manque flagrant de marchandises était à noter, entre autres, les légumes qui se faisaient rares, sinon à des prix exorbitants. Ceci a provoqué le mécontentement des citoyens. Les prix de la pomme de terre variaient entre 60 et 65 DA le kilo, les tomates entre 80 et 100 DA le kilo et la laitue entre 70 et 90 DA le kilo. Quant aux oignons, ils étaient cédés à 50 DA le kilo et les carottes à 60 DA. «Les inflations des prix des légumes se reproduisent à chaque événement et les marchands de fruits et légumes saisissent l'opportunité des fêtes pour augmenter les prix et imposer ainsi leur diktat», déclarera S. Houria, rencontrée au marché de M'dina J'dida. R. Kaddour affirmera: «Nous sommes à la merci de tous ces commerçants spéculateurs, qui ne se soucient guère de la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens. Personnellement, je préfère acheter des légumes secs au lieu d'acheter un kilo de pomme de terre à 65 DA.» Par ailleurs, les revendeurs de fruits et légumes ont affirmé que «cette hausse des prix est due à la rareté des légumes, en raison du retard d'approvisionnement.» Cette situation ne se limite pas qu'aux fruits et légumes, même le pain, élément essentiel, en est touché, les boulangeries d'Oran ayant, presque toutes, fermé. Sid Ahmed, habitant la cité du Colonel Lotfi, témoignera: «J'ai dû me déplacer jusqu'à Eckmühl, en quête de pain et devant la seule boulangerie ouverte, il y avait une chaîne interminable.» S.F. ajoutera: «Les vendeurs de «Metlou» ont saisi cette occasion pour augmenter, eux aussi, leur prix et ont vendu leur pain à 30 DA l'unité.» D'autre part, un boulanger au centre ville indiquera que «la majorité des boulangers habitent hors d'Oran, ce qui a poussé les boulangeries à fermer. Elles reprendront leur activité normale à partir de demain.»