Il n'y a que la nature qu'on ne peut corrompre. Celle-ci a envoyé une petite pluie pour mettre à nu bien des carences dans la gestion de la ville, et peut-être même des malfaçons qui n'ont pas été détectées par les services habilités. Il aura suffi ainsi de quelques heures de pluie pour que la ville d'Oran et ses communes limitrophes tombent dans une paralysie générale. Excédés, les citoyens portent un doigt accusateur envers les services de la voirie relevant de la commune qui n'ont, semble-t-il, pas suivi les instructions du wali quant à la supervision du réseau d'assainissement, en été. «Cette situation, nous la revivons à chaque pluie et surtout en hiver. Cela devient exaspérant à la longue. Où sont donc les services de la commune que l'on voit se pavaner dans les voitures de service?» Tels sont les propos tenus par les habitants du secteur urbain d'Ibn Sina, excédés par les eaux ayant envahi leurs maisons et qui ont attendu vainement une aide des autorités locales. Ces mêmes habitants ont dû barrer la route au niveau du carrefour, situé à proximité de l'école primaire Aïssat Idir et certains n'ont pas hésité à pointer du doigt les élus communaux. Madjid, un jeune du secteur, dira: «Nous sommes à notre premier jour d'automne. Alors on se demande bien comment seront nos maisons et nos rues durant l'hiver. Le curage des avaloirs devait se faire en été, alors que là, c'est nous qui sommes en train de dégager le réseau.» L'exaspération était aussi à son comble chez les habitants de la Cité Jean de la Fontaine dans le secteur urbain d'Es-Seddikia, au pôle Est d'Oran. Toutes les habitations, se trouvant aux étages inférieurs, ont été inondées. Mme Ziane, aidée par des voisins solidaires à dégager les eaux qui ont investi son domicile dira: «Chaque hiver, nous vivons le même calvaire, celui des eaux qui stagnent sur la voie puis s'introduisent à l'intérieur de nos maisons.» Tous les ronds points ayant nécessité des sommes faramineuses pour leur réalisation, ont souffert dès les premières heures de la matinée par la stagnation des eaux de pluie, confirmant de fait l'obstruction de l'ensemble du réseau pluvial. Zitouni M.