Les travailleurs de la voirie de la ville de Tizi-Ouzou montent au créneau et annoncent une grève illimitée. Dans une déclaration rendue publique, mercredi dernier, ces travailleurs déclarent qu'un préavis de grève a été déposé auprès des services de l'APC de Tizi-Ouzou et que les travailleurs ont, lors d'une réunion avec leur section syndicale affiliée à l'UGTA, tenue en date du 17 septembre, «voté en masse et à main levée pour la grève». Ils affirment, dans ce contexte, que la grève sera déclenchée cette semaine et qu'elle sera illimitée. La commune de Tizi-Ouzou s'attend ainsi à ce que des montagnes de déchets ménagers enlaidissent encore la ville et, plus encore, constitueront une menace pour la santé publique. «Déjà que Tizi-Ouzou est loin d'être une ville propre. Rien que pour ces dernières pluies, les rues sales ayant été lavées par les pluies se sont transformées, en l'espace d'une ondée, en de véritables oueds», relèvent des citoyens selon qui «les caniveaux et autres avaloirs ont été bouchés par les saletés drainées par les eaux». Si cette grève se déclenche -et il y a de fortes chances qu'elle le soit-, la ville va aller vers l'asphyxie. Et la volonté des travailleurs de la voirie est affichée, eux qui exigent la satisfaction de leur plate-forme de revendications déposée en avril dernier. De même, ils se montrent très montés contre ce qu'ils considèrent comme «une sourde oreille» de la part de l'administration face à leurs doléances. Les syndicalistes insistent surtout sur l'amélioration de leurs conditions de vie et certains d'entre eux expliquent en aparté à la presse qu'ils ne sont pas de Tizi-Ouzou ville mais des villages éloignés et qu'ils travaillent souvent pour des familles nombreuses qui n'attendent que leur maigre salaire pour survivre. Lounès, un de ces agents de la voirie, dira: «Je ne sais comment expliquer que je passe mes nuits loin de mes enfants et durant ce ramadhan c'est grâce aux restaurant de la Rahma que j'ai pu survivre car ce que je gagne est allé aux dépenses de la famille avec trois enfants scolarisés.» «Vous devez imaginer les besoins, poursuit-il. Et avec tout cela, il se trouve des élus qui nous menacent et qui se comportent avec nous comme avec des êtres inférieurs.» La tension est sensiblement portée à l'extrême et, de l'avis des observateurs, «les responsables de la commune seront bien avisés de prendre langue avec les travailleurs, auquel cas la ville ira droit vers le désastre au plan de l'hygiène».