Le siège de l'Ecole de Gestion, Informatique et Commerce Ibn Sina, situé au quartier de Choupot, a abrité, mardi après-midi, dans l'aile réservée à son Institut Supérieur en Management Avicenne, une conférence sur le thème de «La liberté religieuse en Islam», animée par Cheikh Bouamrane, Président du Haut Conseil Islamique. Cette communication, tiendra à rappeler la directrice de l'Ecole en guise d'allocution de bienvenue au nombreux public présent, entre dans le cadre du cycle de conférences avicenniennes qu'initie régulièrement l'Institut et qui sont destinées à faire connaître d'éminentes figures de la civilisation musulmane. Lui succédant, l'illustre hôte saluera, dans un long préambule, une telle initiative qui donne à la ville une nouvelle impulsion pour créer une tradition de débats intellectuels dignes d'intérêt, faisant au passage une objection quant à la dénomination volontairement hispanisante donnée à l'Institut, avant de s'atteler à faire une présentation du philosophe et éminent médecin Ibn Sina, dont l'œuvre majeure, «Kitab El Qanoun Fi Ettib», soulignera-t-il, fut jusqu'au 18e siècle la base des études médicales en Orient et Occident. Le conférencier devait entamer son propos en rappelant que «la liberté religieuse est une réalité indéniable en Islam, contrairement à l'image que tient à répercuter l'Occident, notamment par les allégations tendancieuses du pontife Benoît XVI», étayant son propos par l'abondance de versets, dans le Coran, qui consacre la liberté d'action. Il tentera de récuser, par des exemples banals, le déterminisme et les idées préétablies selon lesquelles chaque acte de l'individu est réduit à une simple manifestation du mektoub, soutenant qu'il y a un libre arbitre et que la raison est primordiale dans la prise de décisions que l'homme est amené à faire, rejoignant ainsi le courant de pensée des Mu'tazilites. Ce mouvement de pensée, né au VIIe siècle, a provoqué un schisme en s'écartant de la tradition islamiste orthodoxe et en privilégiant la rationalité comme critère primordial de la loi religieuse. Il sera par la suite contesté et ardemment combattu, «d'où la difficulté, soulignée par le conférencier, de trouver aujourd'hui des manuscrits qui prônent la raison comme source de connaissance religieuse».