Les premières investigations diligentées par la brigade territoriale de la gendarmerie dans l'affaire du crime odieux dont a été victime le dénommé I. Lahcen, lundi dernier dans la localité de Coca-Cola, à Oran, ont abouti à l'arrestation de trois personnes dont deux frères. Mais les investigations se poursuivent toujours pour révéler l'identité des autres individus impliqués dans cette affaire qui a soulevé l'indignation de nombreux citoyens. Le corps nu de I. Lahcen, âgé de 20 ans, de nationalité marocaine, a été retrouvé le vendredi 25 septembre dernier, baignant dans une mare de sang à quelques mètres de son domicile. Il portait des traces de torture et de brûlures à l'essence. Un état qui a imposé son admission en urgence aux UMC du CHU d'Oran où il est resté trois jours en réanimation avant qu'il ne succombe à ses graves blessures. Selon les déclarations de la sœur de la victime, en l'occurrence I. Fatima, «Lahcen est tombé entre les mains de personnes qui lui ont ligoté les mains avant de le soumettre aux plus monstrueuses des pratiques de torture, dans la nuit du jeudi au vendredi». Toujours en état de choc, la sœur de la victime dira: «Le corps de mon petit frère était supplicié, martyrisé, brûlé avec de l'essence. Il a reçu de nombreux coups assénés avec un tournevis au niveau du cou et du crâne. Sa poitrine a été lacérée avec des tenailles. Ses bras ont été également fracturés. C'est pour dire qu'il avait eu affaire à des individus dont la violence n'a pas d'égale sur terre. Ils sont sans cœur.» S'agissant des circonstances de cette affaires telles que rapportées par les proches et voisins de la victime, «I. Lahcen aurait été surpris vers 2 heures du matin en flagrant délit de vol à l'intérieur d'une maison. C'est ainsi qu'il a été matraqué afin qu'il ne retente plus le coup». Mais ces informations ont été complètement démenties par sa sœur qui affirme que son frère «était un malade mental» et «il était aussi épileptique, soumis à un traitement médical rigoureux». «Cette nuit-là, mon frère était anxieux et stressé. Comme il n'avait plus ses tranquillisants, il était sorti pour oublier les maux pénibles qu'il ressentait. Mon frère n'est pas un criminel, encore moins une personne violente. Il passait son temps à vendre du tabac au coin de la rue. Non, mon frère est innocent de tous ces griefs», raconte sa sœur, en pleurant. «Certes, poursuit-elle, nous sommes orphelins et pauvres et nous habitons une maison précaire, mais nous ne sommes pas des voleurs.» Elle précise ensuite: «Et puis même si mon frère avait commis un vol, il y a une loi qui doit être appliquée par les services habilités. Nous ne sommes pas à l'âge primitif pour lui infliger de tels actes barbares!» Le beau-frère de I. Fatima, Toufik, révèle à son tour: «Pendant qu'il était en réanimation, Lahcen a tenté vainement et à maintes reprises de nous raconter ce qui s'est passé. Il avait beaucoup de peine à parler. Il était comme profondément touché dans son amour propre en laissant échapper, difficilement, cette phrase: «Zakrou fia». J'ai fini par comprendre qu'il a été aussi agressé sexuellement.» Quant à son frère jumeau, I. Hossein B., qui tenait dans sa main le journal intime de la victime, il dira: «Mon frère a écrit, avant sa mort, ceci: les gens me détestent depuis la mort de mon père.» Le frère jumeau en pleurs ajoute : «Au même moment où on le torturait, j'étais dans mon lit et ressentais en mon for intérieur une douleur pénible.»