L'école va rester porte close aujourd'hui à Tizi-Ouzou. Les enfants resteront donc à la maison. En effet, à l'appel des syndicats autonomes de l'Education, les enseignants affiliés au CLA, CNAPEST, SATEF, Coordination des enseignants contractuels, SNAPAP et des sections du CNES font grève. Ils entendent clamer tout haut ce qu'ils nomment le marasme de l'école. D'aucuns citent le malaise social de la corporation, avec les fins de mois plus que difficiles, et d'autres essaient de taire ces insuffisances pour, plutôt, mettre en exergue d'autres points comme les classes et les emplois du temps surchargés, le déficit en enseignants dans de nombreux établissements scolaires. De fait, les enseignants dans leur grosse majorité semblent plus que perplexes. Suivre cette confrontation avec les pouvoirs publics et dire son mécontentement ou alors temporiser et voir venir. Il semble que beaucoup ont été poussés à cette grève ou plutôt ont répondu à l'appel des syndicats autonomes parce qu'ils estiment que les pouvoirs publics font la sourde oreille face à leurs revendications. Des revendications qui vont de l'augmentation des salaires, par la revalorisation du point indiciaire, à la promulgation du régime indemnitaire, en passant par la révision du statut particulier et l'exigence d'une retraite décente. Toutes ces exigences sont enrobées dans la demande pressante pour une école publique de qualité. Cette grève que certains enseignants non syndiqués et d'autres affiliés à l'UGTA disent vouloir suivre car, selon eux, «les attentes sont finalement les mêmes». Rappelons qu'aujourd'hui, vers midi, un rassemblement des grévistes est prévu devant le siège du ministère de l'Education nationale à Alger. Par ailleurs, l'UNPEF, et depuis Laghouat où elle a tenu les 30 septembre et 1er octobre son conseil national, entend faire partie du mouvement. De même, elle lance une pierre dans la mare de l'UGTA en disant n'attendre rien de la tripartite puisque celle-ci n'implique pas les syndicats autonomes qui représentent réellement le corps enseignant. L'UNPEF interpelle les pouvoirs publics et leur demande ainsi d'ouvrir des discussions avec les syndicats autonomes. L'année scolaire qui a commencé avec des remous, notamment cette grève du CNAPEST et l'histoire des tabliers, risque fort de connaître encore d'autres perturbations.