Le débrayage annoncé par une partie des syndicats autonomes du secteur de l'éducation, pour aujourd'hui 5 octobre, semble, selon certains observateurs, compromis. Et pour cause, des voix syndicales se sont élevées pour dire «non à la récupération politique de la journée de l'enseignant». «Nos revendications sont purement socioprofessionnelles et vont dans l'intérêt du personnel de l'éducation, en particulier et de celui de tout le secteur, en général. Pour éviter toute équivoque, le 5 octobre est consacrée journée mondiale de l'enseignant et certaines voix veulent la faire coïncider avec la tragique date du 5 octobre 1988, ce pourquoi nous ne lancerons pas d'appel à cette grève», précisera Aous Mohamed, représentant syndical du conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire, CNAPEST, du bureau d'Oran. Notre interlocuteur tiendra aussi à affirmer: «En tant que syndicalistes, nous ne sommes pas contre les autres représentations syndicales, mais nous ne soutenons pas la récupération politique par des forces extérieures au secteur de l'éducation. D'autres représentations syndicales autonomes d'Oran émettent les mêmes appréhensions, quant à la tenue d'une grève générale des établissements scolaires, notamment ceux du palier secondaire, à l'image de l'union nationale du personnel de l'éducation et de la formation professionnelle, UNPEF, qui se soustrait de la grève de ce 5 octobre. A ce propos, l'un des syndicalistes tiendra à préciser: «Nous n'avons pris aucun contact avec le corps enseignant, à propos de cette journée, pour une raison de maîtrise du mouvement et nous nous soucions des revendications sociales et professionnelles des travailleurs de l'éducation. Cependant, la politique doit rester hors du secteur de l'éducation.» Pour rappel, le mouvement qui devra, selon les travailleurs de l'éducation, se limiter à la seule ville d'Alger, a été initié par les syndicats «autonomes» de la capitale dont le CLA, représentant le conseil des lycées d'Alger, soutenu par le syndicat autonome du personnel de l'administration publique, SNAPAP, ainsi que d'autres associations peu représentatives. Par ailleurs, Hakem Bachir, du bureau national du SNAPEST soutient pour sa part qu'«après une rencontre avec l'ensemble de nos adhérents ainsi qu'avec d'autres représentants syndicaux, nous avons convenu d'une grève de grande envergure, pareille à celle de 2003, mais nous n'avons pas encore arrêté définitivement la date. Les travailleurs de l'éducation seront donc tous mobilisés pour la réussite de ce mouvement.» Le malaise qui pousse à de tels mouvements de protestation, se fait avec plus d'insistance, et ce, depuis la rentrée scolaire du 13 septembre. La surcharge des classes, des emplois du temps avec un volume horaire très contraignant, tant pour les élèves que pour les enseignants et imposés par le Ministère de l'éducation, semble pousser les travailleurs de l'éducation à la rue, les multiples plaintes des travailleurs du secteur n'ayant pas été entendues. Pour ce qui est de l'appel pour un débrayage, aujourd'hui, 5 octobre, les travailleurs du secteur de l'Education d'Oran ainsi que leurs représentants syndicaux disent: «Non au mouvement.»