La nouvelle grille des salaires ne semble pas satisfaire tout le monde. Six syndicats activant principalement dans les secteurs de l'éducation, de l'enseignant secondaire et de la santé n'hésitent pas à parler de «supercherie» et appellent à des actions de protestation. Une grève nationale est annoncée pour le 6 octobre prochain. Sitôt officialisée par le dernier Conseil des ministres, l'augmentation des salaires des fonctionnaires suscite déjà les premiers remous. C'est dire que la nouvelle grille, telle que conçue par le gouvernement, a fait aussi des déçus. Réunis jeudi en conclave, pas moins de six syndicats autonomes ont accordé leurs violons pour crier à «la supercherie». Le Cnes, le Sncp, le Snmasm, le Snpdsm, l'Unpf et le Snapest, soit des syndicats qui activent principalement dans les secteurs de l'éducation et de la santé, expriment d'abord leur mécontentement suite à leur exclusion du processus ayant conduit à l'élaboration de la nouvelle grille. «Nous refusons la politique du fait accompli et nous condamnons avec vigueur l'exclusion des véritables partenaires sociaux du processus ayant conduit à l'élaboration de ce nouveau système», lit-on dans une déclaration commune rendue publique à l'issue de la réunion qui a regroupé les représentants des six organisations syndicales. A la teneur de la nouvelle grille d'être, à son tour, dénoncée, n'étant «qu'un simple jeu d'écritures comptables». «Cette grille qui est présentée comme la panacée des revendications socioprofessionnelles des fonctionnaires n'est qu'un simple jeu d'écriture comptable aboutissant à une augmentation destinée à être engloutie par l'inflation galopante». Ce qu'il convient désormais d'appeler «l'intersyndicale» s'explique : «Les deux principales revendications en l'occurrence l'ISS et l'ICC, représentent à elles seules plus de 70 % du salaire. Elles ont été diluées dans le salaire, supprimant ainsi la revalorisation du point indiciaire, annoncée en fanfare à 45 DA, mais ne représentant, par le jeu d'écriture comptable, que 21 DA». Et de dénoncer «une supercherie qualifiée de grille de salaire censée consacrer le savoir et la compétence», et par laquelle «le devenir du pays se trouve largement compromis». Comme première action concrète de dénonciation de la nouvelle grille, les six syndicats appellent à un débrayage national le 6 octobre prochain. Soit le lendemain de la commémoration de la Journée de l'enseignant et de l'anniversaire de la révolte d'octobre 88. Toute une symbolique. Le Cnes, le syndicat des enseignants universitaires, appelle, lui, à trois jours de grève le 20 du mois prochain. De la teneur d'une déclaration rendue publique «en solo» jeudi, il ressort que le syndicat est le plus déçu de tous «après tant d'années d'espoir». «Face à la situation engendrée par la promulgation du nouveau système de classification et de rémunération des fonctionnaires, qui ne réhabilite nullement l'enseignant-chercheur, le choix du débrayage s'est imposé» puisque les discours et les engagements des pouvoirs publics «se sont finalement révélés mirages et illusions», lit-on dans le communiqué. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) n'a pas pris part au conclave et semble avoir " «d'autres chats à fouetter». Dans une déclaration, l'organisation de Osmane Redouane occulte la situation induite par la nouvelle grille des salaires et s'en prend au système de répartition des postes dans les lycées. Pour dénoncer «la suppression de postes à cause de la réduction de divisions scolaires alors que les classes restent surchargées» et «l'affectation aveugle des enseignants en surnombre (…) sans tenir compte des conséquences» sur l'enseignant et l'élève, le CLA appelle à un rassemblement de protestation après-demain, lundi, devant l'académie d'Alger.