Une liste de médicaments qui peuvent être touchés par une pénurie, sur le marché national, sera adressée prochainement par le syndicat national des pharmaciens au ministère de la Santé. C'est ce qu'a révélé, hier, le président du syndicat, M. Belambri, en déclarant : «Nous avons eu des contacts dernièrement avec le ministre de la Santé. Il nous a demandé de lui faire part des anomalies constatées sur le marché du médicament. Nous avons d'ores et déjà établi une liste de médicaments qui risquent une pénurie. Elle sera adressée au ministre de la Santé dans les 48 heures». Selon le syndicaliste, «il y a, actuellement, une soixantaine de produits qui font défaut et la liste risque de s'allonger dans les prochains mois pour atteindre la centaine». Ce n'est pas la première fois que le syndicat des pharmaciens fait état de pénurie. Et ce n'est pas le seul qui tire la sonnette d'alarme, puisque même l'Union des producteurs de médicaments en fait autant. La cause en est les nouvelles dispositions de la loi de Finances complémentaire 2009 qui imposent aux importateurs le crédit documentaire pour pouvoir importer des médicaments ou même la matière première pour produire les médicaments. Les représentants de la corporation alertent les pouvoirs publics et appellent surtout à revoir les dispositions de cette loi, notamment en ce qui concerne le crédit documentaire. Une disposition qui alourdit la procédure d'importation même si, au demeurant, les pouvoirs publics ont adopté d'autres mesures, il y a une année, avec l'interdiction de l'importation de médicaments produits en Algérie, et ce, pour encourager et protéger la production nationale. D'autre part, le syndicat interpelle les autorités pour mettre en place, en urgence, l'agence nationale du médicament, un organisme qui peut réguler le marché et prévoir une meilleure organisation du secteur. L'Algérie est l'un des plus grands importateurs de médicaments. En 2008, la facture d'importation a dépassé 1,5 milliard de dollars. Ce n'est pas la première fois que des pénuries de médicaments sont constatées. L'année dernière, une liste de 125 médicaments a été établie et signalée au ministère de la Santé, à l'ère de Amar Tou. Les autorités n'ont, à ce jour, pas pu réguler le marché du médicament pour endiguer la pénurie, surtout en ce qui concerne les produits pour maladies chroniques.