Faudrait-il s'appesantir sur le fait que le terrorisme, bien que réduit drastiquement, bien que vaincu militairement du fait de sa quasi-impossibilité à se saisir du pouvoir, se manifeste quand même pour dire d'une façon meurtrière qu'il existe encore ? Les pouvoirs publics avaient constamment recommandé aux populations de conserver une posture de vigilance. Il est évident que par rapport aux discours prononcés par ceux qui s'exilaient à l'étranger pour se mettre hors de portée des forces de sécurité, s'intégrer à la création de réseaux de soutien logistique et surtout se maintenir vivants pour diriger le pays dans le cas pourtant impossible d'une « victoire » des groupes armés, il importe de tirer le constat que de tels discours à partir de l'étranger sont complètement et totalement abandonnés. Ni les groupes armés ne sont arrivés à se renforcer, du point de vue des « effectifs », ni ne sont arrivés à renforcer la violence, dans son intensité et son ampleur géographique, ni ne sont arrivés à susciter en leur faveur un courant international de « sympathie » qui investirait dans des démarches de pression sur l'Algérie pour leur intégration politique. La communauté internationale est maintenant convaincue que le rapport des forces en Algérie n'est nullement en faveur des groupes armés sauf que la poursuite des attentats peut être un facteur de nocivité pour le processus de développement, le président lui-même ayant averti que le retour de la paix est un préalable à tout, y compris au développement. Certes, la pratique de la violence persiste encore de temps à autre, sans jamais que ne puissent être à nouveau réunies les conditions de sa remontée en puissance. Il s'agit bien d'extinction et non de renforcement compte tenu que les populations refusent de lui accorder la couverture politique. La condamnation du terrorisme à disparaître se retrouve au niveau du renforcement de la cohésion au sein des forces de sécurité alors que les groupes armés en étaient, mais en vain, à attendre que survienne le contraire, c'est-à-dire la rupture de celle-ci. Ils espéraient également, mais en vain, que des officiers supérieurs fassent le coup de force en faveur du parti dissous. Ils pensaient également que la stratégie de la supériorité « militaire » opérationnelle qui serait, selon leur propre perception, acquise sur les forces de sécurité, grâce à la clandestinité, serait suffisante pour remporter une victoire nette qui leur permettrait bien sûr de se saisir du pouvoir. Par Bachir Medjahed