Nombreux sont les commerçants du ciment qui se plaignent de la mauvaise qualité du ciment, commercialisé au niveau des marchés de matériaux de construction à Oran, dont celui de Chteïbo et Sidi Chami. Selon eux, les distributeurs de ciment fraudent dans le dosage de ses composants. «Le produit vendu est un mélange de ciment gris et blanc; en un mot, il n'est pas pur», diront-ils. Ce genre de pratiques représentent une violation des règles de la concurrence loyale et semblent se généraliser, et ce, en l'absence d'un contrôle rigoureux de la part des services compétents. A noter que le prix de vente du ciment sur le marché local ne cesse d'augmenter et dépasse actuellement le seuil des 550 DA le sac. «Nous avons de plus en plus peur, quant à la réception de nouvelles quantités du ciment et nous risquons, une fois de plus, de nous gourer. Les quantités que nous avons achetées, ces dernières semaines, étaient de très mauvaise qualité, voire même contrefaites. Il faut savoir aussi que les fraudeurs tentent de duper les clients en utilisant des sacs portant la marque de l'unité de production du ciment Zahana. Et le problème, c'est que même les revendeurs, comme nous, sont victimes de cette fraude et pas uniquement les utilisateurs de ciment. Bien sûr, il est certain que les conséquences de l'utilisation d'un ciment d'une telle qualité dans la construction, reste très dangereuse et comprend d'énormes risques», dira un commerçant ayant requis l'anonymat, avant d'enchaîner: «Il existe des ateliers qui activent clandestinement et dans lesquels on procède au mélange de ciment blanc à de grosses quantités de ciment gris. Il est donc urgent que les instances compétentes réagissent et opèrent des investigations approfondies visant à démasquer ces fraudeurs qui nuisent à notre activité.» Lors d'une prospection à Chteïbo, nous avons trouvé des sacs de ciment d'une contenance de 45 kilogrammes se vendant à 400 dinars et ceux de 50 kg à 500 dinars. A savoir que les services de la direction du commerce ont affirmé, à plus d'une reprise, que les sacs de 45 kg étaient strictement interdits à la vente. Du côté des services de la répression de la fraude, un responsable nous révèlera à propos de ce problème: «Nous avons dégagé 05 brigades destinées à la prospection et à l'inspection de tous les points de vente du ciment.» A une question de savoir si les services compétents se penchent actuellement sur le ciment contrefait qui se vend sur le marché, notre interlocuteur dira: «Les interventions de nos brigades ciblent la qualité et la facturation. La plupart des saisies que nous avons opérées à ce jour, sont dues à l'absence de facturation de la marchandise. Je précise, toutefois, qu'à ce jour, nous n'avons saisi aucune quantité de ciment contrefait. En ce qui concerne les sacs de 45 kg, je confirme qu'ils sont interdits à la vente.» Contactée à cet effet, une source responsable des services de l'office national de métrologie légale affirme que «le béton ne peut être contrôlé qu'à la demande du propriétaire du chantier. J'ajouterai aussi que la grande majorité des opérations de contrôle que nous entreprenons actuellement, ciblent les chantiers confiés aux sociétés chinoises.»