La wilaya d'Oran a enregistré, depuis le début de mois de mai en cours, l'importation de 35.500 tonnes de ciment. Avec ce nouvel arrivage, la quantité de ciment importé totalise 130.000 tonnes depuis le début de l'année en cours. Cette importante quantité est destinée à répondre aux besoins du marché local, frappé depuis plusieurs mois, par une véritable pénurie qui n'a pas manqué d'alimenter la flambée des prix dans le marché du ciment. Pour rappel, le sachet du ciment avait atteint le prix de 850 dinars. Nous apprenons de sources de la direction du commerce que deux navires, chargés de ciment importé, ont accosté cette semaine au port d'Oran. Selon les rapports établis par la direction du commerce, le marché du ciment à la wilaya d'Oran s'est doté d'une quantité de 21.520 tonnes. L'on saura aussi que 76.511 tonnes de ciment ont été importées à destination de la wilaya d'Oran, ainsi le total de la quantité de ciment dont a été approvisionné le marché oranais est de 130.000 tonnes. Ces quantités sont en mesure de soulager la crise du ciment dont a souffert le marché local du ciment dans la wilaya d'Oran. Cette crise a bel et bien ouvert la voie à de grandes spéculations qui ont alimenté la hausse des prix sur le marché local. La flambée qui caractérise les prix des matériaux de construction, depuis quelques mois, dont le ciment, n'a pas manqué de peser directement et négativement sur le taux de l'avancement des chantiers de construction dans la wilaya d'Oran. Les 27 mille tonnes de ciment importées pour soulager le marché local, n'a pas eu l'effet escompté et les différents chantiers de construction, lancés à travers la ville d'Oran, souffrent toujours de la pénurie de ciment, alimentée par une spéculation nocive dans les prix. D'ailleurs, de nombreux entrepreneurs dénoncent une spéculation sournoise qui dérègle les chantiers en cours. Une spéculation à la base de l'augmentation du prix du sac de ciment est entretenue depuis quelques temps par les fournisseurs habituels, et notamment les détaillants. La répercussion sur l'avancement des chantiers en cours ou le lancement de ceux programmés est immédiate: les devis établis s'en trouvent totalement perturbés. Les entrepreneurs estiment que l'envergure des chantiers en cours exige un approvisionnement conséquent en ciment. Un promoteur dira à ce sujet: «Nous sommes tenus par des délais de livraison de nos projets, on dirait que les mécanismes de régulation annoncés n'ont jamais fonctionné. L'augmentation des prix qui est passé du simple au double, est là pour le confirmer. Il y a une volonté de briser l'élan de développement de la construction qui intègre le programme national.» De nombreux projets de construction, générateurs d'emplois et de développement, se trouvent ainsi hypothéqués par l'appétit insatiable de spéculateurs qui s'avèrent plus puissants qu'un dispositif englouti par les charognards du ciment. Sur un autre registre, il n'est pas inutile de souligner que plusieurs programmes de réalisation de logements, formule LSP, risquent de voir ses délais de livraison reportés à de nouvelles échéances du fait de la flambée des prix du ciment et des agrégats nouvellement enregistrés. Selon des sources intervenant dans le suivi de ce dossier, «les promoteurs en charge de la réalisation des logements LSP se plaignent de la hausse des prix des matériaux de construction, principalement le ciment et les agrégats, ce qui risque de se répercuter sur le coût des logements initialement fixé. Une situation qui s'est déjà présentée, voilà quelques années, suite à une hausse des prix du rond à béton sur le marché nationale.»