Les négociations entre Algérie Télécom et le fournisseur privé d'accès Internet, EEPAD, se poursuivent. Si le ministre de la Poste et des TIC, Hamid Bessalah, a réitéré, hier, lors d'un point de presse, en marge du workshop sur l'IPv6, organisé à l'hôtel El Djazaïr, que le conflit entre les deux parties est purement commercial, il a souhaité néanmoins à ce que l'EEPAD reste dans le marché. En attendant, selon lui, les conclusions des négociations entre les deux opérateurs dans le cadre de la commission ministérielle. Lui emboîtant le pas, le P-DG d'Algérie Télécom, Moussa Benhamadi, a trouvé insensé d'abandonner aussi facilement l'EEPAD qui, d'après lui, a investi de son temps et de son argent. «Nous devons respecter l'effort de l'EEPAD et trouver une solution à l'amiable, même si son dossier n'a pas été bien géré, en laissant ses dettes s'accumuler», reconnaît Benhammadi. Pressé par les questions des journalistes, le patron d'AT a estimé que les deux parties discutent actuellement autour d'un accord, avec la médiation de l'Association algérienne des fournisseurs de services Internet (AAFSI) pour résoudre le problème des créances. Parmi les propositions contenues dans l'accord, figurent notamment deux points essentiels: l'EEPAD se désiste d'une partie de son réseau clientèle au profit d'Algérie Télécom, en se maintenant seulement dans cinq grandes villes du pays. Ainsi que la reprise de son management. Interrogé par la VO sur cet accord, le patron d'AT qui a animé également un point de presse, à la suite de la signature d'une convention-cadre avec les ISPs, a confirmé le balancement de plus de 5.000 clients vers le réseau de l'opérateur historique. Les nouvelles discussions interviennent, selon lui, après l'échec de l'option d'une reprise totale de l'EEPAD par Algérie Télécom. Il y a quelques jours, le Conseil d'administration de l'opérateur historique a rejeté la proposition de rachat du provider privé. En tous les cas, les contours d'un accord entre le deux parties se précisent après la signature, hier, d'un joint-venture entre Algérie Télécom et les providers, visant la réhabilitation de ces derniers. L'opérateur national compte appliquer des tarifs Internet préférentiels inférieurs de 20 à 35% de réduction au bénéfice de ISPs. En contrepartie de cette fourchette de ristourne, les providers sont appelés à fournir des services à valeur ajoutée et travailler sur le contenu multimédia. En se comportant comme de véritables fournisseurs de services Internet (FSI). Et ne pas se contenter d'être de simples revendeurs de la bande passante. Plus explicite, le vice-président de l'AAFSI, Boukaâba, a estimé que cet accord vise, d'une part, la dynamisation de l'usage de l'Internet dont l'objectif est d'atteindre 6 millions d'utilisateurs à l'horizon 2013 dont un million de commerces et 300.000 PME. Et, d'autre part, remettre en activité les ISPs ayant emmagasiné de l'expérience, à travers la production des services gratuits où en forme de package, en l'occurrence les sites web, la messagerie et les portails d'information. Il s'agit, selon Boukaâba, de contrats professionnels personnalisés avec l'opérateur historique mettant à disposition son réseau, avec en plus un partage de revenus et de tâches, sur la base d'un cahier des charges imposant un complément de services. Ce qui suppose que les futurs ISPs vont devenir de véritables Web Agency. Bref, il s'agit d'un nouveau partenariat entre AT et les providers qui sont invités à un nouveau départ.