Le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires étrangères, James Steinberg, a annoncé que Washington a décidé de maintenir la désignation de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb (ex-GSPC) en tant qu'organisation terroriste étrangère, conformément à l'article 219 de la loi sur l'immigration et la nationalité. Cette démarche intervient conformément aux lignes de cette loi qui précise que la révision de la désignation d'une organisation terroriste étrangère doit être effectuée 5 ans après la précédente. Elle a été entreprise en consultation avec le département de la Justice, celui du Trésor, et les autres agences gouvernementales américaines spécialisées. Le secrétaire d'état adjoint précisera que, durant les cinq années qui ont suivi la dernière révision en 2004, l'organisation El-Qaïda, précédemment connue sous l'appellation ‘Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC)', a mené en terres maghrébines plusieurs attentats suicide et autres attaques destructrices, tuant et blessant des centaines de personnes. L'organisation a revendiqué de nombreuses attaques en Algérie dont les plus meurtrières sont celles du 11 décembre 2007 contre le siège d'un programme des nations unies à Alger et la bâtisse du Conseil constitutionnel algérien, faisant 42 morts, dont 17 fonctionnaires de l'ONU, et 158 blessés. Le responsable américain a précisé que l'organisation terroriste a élargi son action en dehors des frontières algériennes, en accentuant ses attaques au nord du Mali, au Niger et en Mauritanie. Au dernier mois d'août, Al-Qaïda a mené une attaque contre l'ambassade française à Nouakchott en Mauritanie, faisant trois blessés. Elle a aussi revendiqué l'assassinat d'un fonctionnaire américain auprès d'une ONG, en juin 2009 à Nouakchott, et l'assassinat d'un otage britannique en mai 2009 au nord du Mali. En décembre 2008, l'organisation a enlevé deux diplomates canadiens, travaillant pour l'ONU au Niger, et pris pour cible des soldats maliens et mauritaniens, faisant des dizaines de morts. Le coordinateur des affaires de l'antiterrorisme, l'ambassadeur Daniel Benjamin, dira dans ce contexte : «La désignation des organisations terroristes joue un rôle primordial dans le tarissement des sources de financement d'El-Qaïda et des autres organisations, y compris celles qui sont affiliées à la nébuleuse terroriste dans les différentes régions du monde. Ces désignations envoient un message à d'autres gouvernements et institutions financières, de par le monde, sur la détermination des Etats-Unis de maintenir la pression sur ces groupes. Cette démarche, participant d'un effort commun, vise à limiter l'action et les capacités de tels groupes terroristes. le maintien de cette désignation est décisif pour notre combat contre le terrorisme et elle constitue un moyen efficace pour réduire le champ d'action des organisations terroristes, en plus d'un moyen de pression sur d'autres groupes afin de les dissuader». Parmi les conséquences de la désignation «Organisation terroriste étrangère», figure l'interdiction par la force de la loi de tout soutien à de telles organisations et le gel de leurs avoirs et biens aux Etats-Unis et dans toutes les contrées sous influence américaine.